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18 Août, 2021

Une batterie portable flexible, extensible et alimentée par la sueur

Une batterie portable flexible, extensible et alimentée par la sueur

Après avoir été aspergée de sueur artificielle, une bande de ces batteries a généré 3,57 volts d’électricité.

Bien que l’on entende sans cesse parler d’appareils électroniques portables flexibles, la plupart de ces dispositifs sont encore alimentés par des batteries rigides qui doivent être régulièrement rechargées. Une nouvelle batterie expérimentale, cependant, est souple, extensible et alimentée par la sueur humaine.

Mise au point par des scientifiques de l’université technologique Nanyang de Singapour, la batterie mesure 2 cm sur 2 cm et est imprimée sur un textile plat absorbant la sueur.

Ce textile peut à son tour être intégré dans des éléments tels que des brassards ou des bracelets, qui sont reliés à des dispositifs portables tels que des smartwatches ou des biocapteurs. Le substrat textile étant très absorbant, il permet à la batterie de disposer en permanence de la sueur, même si le taux de transpiration du porteur est irrégulier.

La pile elle-même est composée d’un polymère hydrophile (qui attire l’eau), le poly(uréthane-acrylate), et de paillettes d’argent microscopiques. Lorsqu’elles sont exposées aux ions chlorure et à l’acidité de la sueur, ces paillettes s’agglomèrent. Cette réaction chimique augmente la capacité des flocons à conduire l’électricité et fait circuler un courant électrique entre eux.

De gauche à droite, les membres de l’équipe, le Dr Gurunathan Thangavel, le professeur Lee Pooi See et le Dr Lyu Jian de l’Université technologique de Nanyang

Lors de tests en laboratoire, la batterie était portée au poignet d’un volontaire qui pédalait sur un vélo stationnaire pendant une demi-heure. L’appareil a ainsi pu générer une tension de 4,2 volts et une puissance de sortie de 3,9 milliwatts, ce qui était suffisant pour alimenter un capteur de température qui transmettait continuellement des données à un smartphone via Bluetooth.

En prime, le dispositif ne contient ni produits chimiques toxiques ni métaux lourds, et ne devrait donc pas contribuer au problème des déchets électroniques nocifs.

« Notre dispositif pourrait être plus durable que la technologie actuelle, car nous avons montré qu’il pouvait résister aux contraintes des activités quotidiennes d’un porteur, ainsi qu’à une exposition répétée au stress ou à la sueur », explique le chercheur principal, le professeur Lee Pooi See. « La taille fine de notre batterie résout également deux problèmes dans le domaine des technologies portables : les piles boutons traditionnelles ne permettent pas d’obtenir le type d’esthétique élégante qui attire les consommateurs, tandis que les batteries plus fines réduisent la capacité de l’article à transporter suffisamment de charge pour durer toute la journée. »

https://advances.sciencemag.org/content/7/29/eabg8433

https://www.ntu.edu.sg/news/detail/stretchable-battery-that-is-powered-by-sweat