L’idée que des robots remplacent les travailleurs humains relève à la fois de la science-fiction et, dans certains secteurs, d’une réalité inévitable. La fiction et les médias aiment créer du drame et de la tension lorsqu’il s’agit des progrès de la robotique et de l’IA qui semblent être formés pour imiter les aspects les plus artistiques de la créativité humaine. La réalité, cependant, est bien moins dramatique, et les robots sont loin de mettre les employés de bureau au chômage. Au contraire, la robotique peut réellement contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes sur les lieux de travail, et le nouveau bâtiment 1784 de Naver, consacré à la « convergence technologique », tente de servir de modèle à ce type d’interaction harmonieuse entre humains et robots.
Concepteur : Naver x SAMOO Architectes & Ingénieurs
Des robots qui aident et non qui usurpent
De l’extérieur, le QG de Naver (1784) ressemble à n’importe quel autre gratte-ciel. Situé au 178-4 Jeongja-dong, d’où il tire en partie son nom, le deuxième et jusqu’à présent le plus grand QG du géant des plates-formes en ligne s’étend sur une surface de 165 000 m² et sur 28 étages, dont huit souterrains. Comme on dit, les apparences peuvent être trompeuses, et le 1784 est présenté comme le premier bâtiment au monde adapté aux robots, tout en étant très convivial pour les humains.
Le bâtiment abrite la dernière et la meilleure R&D de l’entreprise en matière de robotique, d’IA et de cloud, tout en servant de banc d’essai et de vitrine pour ces mêmes technologies. Outre des milliers d’humains, le 1784 emploie également une centaine de robots, principalement conçus pour livrer des colis aux personnes présentes dans le bâtiment, du moins pour l’instant. Si cet objectif peut sembler banal, la technologie et l’infrastructure mises en place pour soutenir cette fonction sont tout à fait nouvelles et encore uniques.
Par exemple, le bâtiment abrite ce qui est peut-être le premier ascenseur au monde construit spécialement pour les robots, ce qui signifie que l’architecture du bâtiment a été conçue dans cette optique. Et contrairement aux robots de livraison de pizzas ou de colis dotés d’une technologie de pointe, les petits assistants de Naver sont « sans cerveau », avec un système de contrôle central appelé ARC (abréviation de AI, Robot, Cloud) qui est capable de localiser précisément chaque robot et de lui indiquer le chemin à suivre dans le bâtiment.
Plutôt que d’être les seigneurs froids que nous imaginons, ces robots sont conçus et programmés pour faciliter la vie des humains sur le lieu de travail. Il existe même des robots personnages inspirés des mascottes de LINE qui tentent d’étudier comment la présence de lieux plus familiers peut contribuer à remonter le moral ou offrir un soutien émotionnel aux humains qui peuvent être un peu stressés par le travail.
Nouvelle normalité
Le bâtiment Naver 1784 n’est pas seulement une convergence technologique due à sa convivialité pour les robots, même si c’est certainement le point fort de son existence. Presque partout où vous allez, vous trouverez des technologies nouvelles et anciennes à l’œuvre pour améliorer la vie des personnes travaillant à l’intérieur, surtout dans un monde à jamais changé par la récente pandémie. Le robot de livraison Rookie, par exemple, tente de réduire le risque de contamination en minimisant le contact humain lors de la remise des colis.
Le bâtiment est également équipé de la technologie CLOVA FaceSign, capable de reconnaître les visages même s’ils portent un masque. Cela simplifie l’authentification sans avoir à demander aux employés de toucher des surfaces avec des identifiants ou des étiquettes. Les salles de réunion disposent également d’une IA et d’une reconnaissance vocale intégrées, de sorte que vous n’avez plus à vous soucier d’appareils d’enregistrement séparés que vous pourriez oublier d’allumer au début d’une réunion.
Bien que la construction ait commencé en 2016, Naver et SAMOO ont eu la clairvoyance de concevoir un système CVC avancé qui aurait un impact critique dans un monde post-pandémique. Comme pour tout espace fermé avec une seule unité de traitement de l’air, les chances de faire circuler de l’air contaminé augmentent. Le 1784 dispose d’une unité de traitement de l’air extérieur indépendante à chaque étage pour minimiser ce risque, promettant ainsi un système de contrôle des maladies presque au même niveau que les hôpitaux.
Le virage vert
Le tout nouveau bâtiment de Naver n’est pas seulement tourné vers l’avenir grâce aux technologies de pointe qu’il renferme, mais aussi grâce à l’attention qu’il porte à la durabilité. Avec un bureau de haute technologie qui utilise beaucoup de robots et d’ordinateurs pour faire fonctionner l’endroit, on pourrait supposer qu’il consomme plus d’énergie et a une plus grande émission de carbone. C’est normalement le cas, mais le 1784 utilise également plusieurs technologies pour réduire son impact négatif sur l’environnement, qui vont au-delà de l’utilisation de panneaux solaires et du recyclage de l’eau de pluie.
Le bâtiment est doté d’un mur à double peau, où une couche de fenêtres en verre est ajoutée au mur extérieur. Cela crée un chemin pour le vent et permet de dissiper plus efficacement la chaleur du soleil. C’est également le premier immeuble de grande hauteur du pays à utiliser le refroidissement par rayonnement, en laissant l’eau froide circuler dans des tuyaux à l’intérieur des sols et des plafonds. Dans l’ensemble, ces conceptions permettent de refroidir le bâtiment sans consommer davantage d’électricité.
La pandémie de COVID-19 a changé le visage du travail à jamais, faisant des réunions virtuelles un élément essentiel de toute entreprise, grande ou petite. Dans le même temps, de nouvelles pratiques sanitaires sont mises en œuvre pour éviter de répéter les mêmes erreurs qu’à l’époque pré-pandémique. Le bâtiment Naver 1784 prend ces leçons à cœur et utilise une variété de technologies pour créer un environnement de travail propice et sain. Grâce à des robots, à l’IA et à des stratégies respectueuses de l’environnement, le bâtiment tente de montrer la voie vers le bureau du futur, centré sur l’homme et respectueux des robots.
