Un concept de circuit à base d’eau commute beaucoup plus rapidement que les semi-conducteurs
Un concept de circuit à base d’eau commute beaucoup plus rapidement que les semi-conducteurs

Dans ce nouveau concept de circuit, l’eau salée est projetée à travers une buse personnalisée, puis un laser ultra-rapide la zappe pour la rendre conductrice.
L’eau est généralement un élément que l’on souhaite tenir à l’écart des circuits électroniques, mais des ingénieurs allemands ont mis au point un nouveau concept de commutateur à base d’eau, beaucoup plus rapide que les matériaux semi-conducteurs actuels.
Les transistors sont un composant fondamental des systèmes électroniques. Ils traitent les données en passant d’un état conducteur à un état non conducteur – les zéros et les uns – lorsque les matériaux semi-conducteurs qu’ils contiennent rencontrent des courants électriques. La vitesse de cette commutation (ainsi que le nombre de transistors dans une puce) est un facteur essentiel de la rapidité d’un système informatique.
Des chercheurs de l’université de la Ruhr à Bochum ont mis au point un nouveau type de circuit capable de commuter beaucoup plus rapidement que les matériaux semi-conducteurs existants. L’ingrédient clé est, étonnamment, de l’eau, dans laquelle sont dissous des ions iodure pour la rendre salée. Une buse sur mesure projette cette eau en un jet aplati de quelques microns d’épaisseur seulement.
Ensuite, une impulsion laser courte mais puissante est envoyée dans le jet d’eau. Cette impulsion fait sortir les électrons des sels dissous, augmentant ainsi la conductivité de l’eau. Un deuxième laser peut lire l’état de l’eau, fournissant les options « marche » et « arrêt » d’un transistor existant.
L’impulsion laser étant très rapide, l’eau peut changer d’état en l’espace de quelques picosecondes, soit des trillionièmes de seconde. Cela se traduit par des vitesses de calcul potentielles de l’ordre du térahertz (THz), soit 1 000 GHz, ce qui est bien plus rapide que la vitesse de commutation de tout semi-conducteur existant.
Bien sûr, il ne s’agit que d’un concept pour l’instant, et il reste à voir comment les circuits à base d’eau pourraient être mis à l’échelle, mais l’idée n’en est pas moins fascinante.