Amazon installe des caméras qui confirmeront l’identité des chauffeurs à l’aide de données biométriques et surveilleront la fatigue et la conduite dangereuse des chauffeurs.
Pour conserver leur emploi, les chauffeurs-livreurs d’Amazon doivent consentir à un contrôle biométrique, selon plusieurs rapports. Ce contrôle est assuré par des caméras installées dans leurs véhicules, qui prendront des photos d’eux et surveilleront leur conduite pour détecter les comportements dangereux.
Reuters a rapporté plus tôt ce mois-ci que certains chauffeurs démissionnent en raison de ce qu’ils considèrent comme une violation de la vie privée. Le site Internet « Vice » a rapporté mardi qu’il a obtenu des captures d’écran du formulaire de consentement que les conducteurs doivent signer. L’accord permet à Amazon de collecter des informations biométriques sous forme de photographies afin de vérifier l’identité des conducteurs, et de surveiller la localisation et les mouvements des conducteurs, « y compris les kilomètres parcourus, la vitesse, l’accélération, le freinage, les virages et la distance de suivi. »
« Comme condition à la livraison de colis pour Amazon, vous consentez à l’utilisation de la technologie », aurait indiqué le formulaire.
Deborah Bass, porte-parole d’Amazon, a déclaré que le programme de caméras est uniquement destiné à servir de mesure de sécurité.
« Nous avons testé la technologie d’avril à octobre 2020 sur plus de deux millions de km d’itinéraires de livraison et les résultats ont produit des améliorations remarquables de la sécurité des conducteurs et de la communauté — les accidents ont diminué de 48 %, les violations des panneaux d’arrêt ont diminué de 20 %, la conduite sans ceinture de sécurité a diminué de 60 %, et la distraction au volant a diminué de 45 % », a déclaré Deborah Bass. « Ne croyez pas les critiques intéressés qui prétendent que ces caméras ont pour but autre chose que la sécurité. »
Adam Schwartz, avocat salarié du groupe de défense des libertés civiles Electronic Frontier Foundation, a critiqué l’obligation de consentir au « faceprinting », ou enregistrement d’images de visages à des fins biométriques.
« Lorsqu’une entreprise dit à son personnel : « Donnez-nous vos données biométriques ou vous êtes virés », ce n’est pas un consentement », a déclaré Adam Schwartz. « Nous sommes déçus par les informations selon lesquelles Amazon contraint ses chauffeurs, sous la menace d’un licenciement, à se soumettre à la prise d’empreintes faciales. »
Un groupe de cinq sénateurs américains a précédemment exprimé son inquiétude concernant la surveillance vidéo, demandant au PDG d’Amazon, Jeff Bezos, dans une lettre ouverte, d’expliquer comment l’entreprise évitera de violer la vie privée des travailleurs et de les mettre en danger en ajoutant une « pression dangereuse » à leurs emplois au rythme effréné.
Les caméras, alimentées par la société d’IA Netradyne, se déclenchent pour enregistrer les conducteurs s’ils détectent des vitesses élevées, des freinages brusques, des bâillements et d’autres indicateurs potentiels de danger. Elles avertissent également les conducteurs de comportements dangereux dans certains cas. La surveillance semble s’appliquer aux conducteurs qui ne travaillent pas directement pour Amazon, mais pour des centres de livraison sous contrat avec Amazon.
Les critiques ont déclaré que le rythme de travail était ingérable, les chauffeurs devant livrer des centaines de colis en 10 heures. Certains chauffeurs ont déclaré ne pas avoir le temps de trouver des toilettes. Les caméras surveilleront les conducteurs qui urinent ou défèquent à l’extérieur.
