Le Multi-Touch Skin transforme le corps des personnes en unités de contrôle à distance
Le Multi-Touch Skin transforme le corps des personnes en unités de contrôle à distance
En 2015, des scientifiques de l’Université de la Sarre en Allemagne ont présenté leurs autocollants iSkin, qui pouvaient être placés sur le corps pour contrôler des appareils mobiles. Maintenant, dirigés par le professeur Jürgen Steimle, ils ont mis à profit cette technologie pour développer ce qu’on appelle le Multi-Touch Skin.
Imprimé par jet d’encre sur un substrat mince de plastique PET (polyéthylène téréphtalate) en moins d’une minute, puis collé sur la peau n’importe où sur le corps, le Multi-Touch Skin peut être réalisé dans n’importe quelle forme bidimensionnelle. Il incorpore deux couches empilées d’électrodes disposées en rangées et en colonnes, formant une grille. Dans sa forme actuelle, chaque pièce de la peau est câblée à une puce de contrôleur tactile, qui est à son tour connectée à un minuscule micro-ordinateur Raspberry Pi Zero à piles.
Cette puce mesure constamment la capacité électrique à chaque intersection dans la grille d’électrodes. Lorsque l’utilisateur touche la peau à un endroit donné, le bout de ses doigts conduit l’électricité, permettant à la charge de s’écouler à cette intersection (la couche inférieure isolante du Multi-Touch Skin empêche la peau sous-jacente de l’utilisateur d’avoir un effet). La puce détecte ce changement de capacité, et l’enregistre comme un contact à cet endroit – il peut le faire pour plusieurs touches simultanément.
Les signaux résultants sont transmis sans fil à des appareils électroniques séparés, ce qui les amène à faire des choses différentes en fonction du type de contact détecté.
Ce patch Multi-Touch Skin permet à l’utilisateur d’accepter ou de rejeter des appels
Jusqu’à présent, les chercheurs ont utilisé la technologie pour créer quatre interfaces tactiles différentes. Ceux-ci comprennent un bracelet sur lequel une rotation à deux doigts permet aux utilisateurs de changer la couleur d’une lampe LED, avec un balayage à deux doigts contrôlant sa luminosité; un autocollant derrière l’oreille qui permet aux utilisateurs de contrôler le volume d’un lecteur de musique en balayant vers le haut ou le bas, de faire défiler les pistes en balayant vers la gauche ou la droite et de mettre en pause la lecture en appuyant sur; un autocollant d’avant-bras qui, lorsqu’il est pressé, fait en sorte qu’un smartphone envoie un message texte; et, un autocollant monté sur la paume qui permet aux utilisateurs d’accepter ou de rejeter les appels d’un smartphone, avec un toucher.
La recherche a récemment été présentée à la conférence sur les facteurs humains dans les systèmes informatiques de CHI, à Montréal.