Cet appareil est conçu pour simplifier le diagnostic des plaies.
Lorsque le capitaine Kirk est sorti avec un tricordeur à la main dans le tout premier épisode de Star Trek en 1966, le gadget de détection, de numérisation et d’analyse de données semblait être une technologie plutôt utile mais très lointaine.
Près de 60 ans plus tard, dans le but de reproduire un outil de diagnostic portable similaire, des scientifiques du Canada et du Mexique ont développé le Swift Ray 1, qui se connecte à un smartphone et utilise les signatures thermiques et la fluorescence bactérienne pour identifier les plaies infectées.
Considéré comme le premier appareil hyperspectral au monde si compact qu’il tient dans votre poche, le Swift Ray 1 peut capter la chaleur produite par une zone blessée, ce qui aide les cliniciens à faire la différence entre une inflammation et une infection.
Dans une étude clinique portant sur 66 plaies, le dispositif en a jugé 20 non inflammatoires, 26 inflammatoires et 20 infectées. Lorsqu’ils ont été soumis à un algorithme d’apprentissage automatique connu sous le nom de k-plus proche voisin, les chercheurs ont découvert que le gadget identifiait 100 % des plaies infectées et 91 % des plaies non infectées.
Étant donné qu’une plaie en voie de guérison présente un certain degré de rougeur, il peut être notoirement difficile pour un médecin de déterminer quand une plaie est passée d’une inflammation normale à une infection potentiellement grave.
« Le soin des plaies est aujourd’hui l’une des menaces les plus coûteuses et les plus négligées pour les patients et notre système de santé dans son ensemble », a déclaré l’auteur correspondant Robert Fraser de l’Université Western et de Swift Medical Inc. « Les cliniciens ont besoin de meilleurs outils et de meilleures données pour mieux servir leurs patients qui souffrent inutilement.»
Cet appareil se connecte à un smartphone et se connecte à une application associée. En plus des photographies de qualité médicale, il enregistre également des images de thermographie infrarouge, qui mesurent la chaleur, et des images de fluorescence bactérienne, qui font briller les bactéries lorsqu’elles sont exposées à la lumière ultraviolette.
« La recherche a démontré que l’imagerie bactérienne aide les cliniciens à éliminer les tissus non viables, mais elle ne peut pas identifier l’infection par elle-même », a expliqué le premier auteur, le Dr Jose Ramirez-GarciaLuna du Centre universitaire de santé McGill. « La thermographie donne un aperçu des changements inflammatoires et circulatoires qui se produisent sous la peau. »
Bien que ces types d’ outils de diagnostic visuel soient en développement depuis un certain temps, ils se spécialisent généralement dans un aspect, comme la thermographie infrarouge. Les changements de chaleur peuvent être le résultat d’une inflammation et non d’une infection, c’est là que l’imagerie par fluorescence bactérienne entre en jeu.
Les chercheurs affirment que les résultats pourraient encore nécessiter des investigations plus approfondies : par exemple, une plaie peut être froide et donc considérée comme non enflammée, mais avoir un apport sanguin limité au site de la blessure et avoir donc compromis la guérison.
Cependant, un gadget polyvalent et peu coûteux comme celui-ci pourrait aider les cliniciens à intervenir plus tôt, ce qui est crucial pour maîtriser les infections. Et c’est aussi un peu plus rationalisé que l’appareil de Kirk…
Le tricordeur a cependant un certain charme rétro
Le Swift Ray 1 est également capable d’identifier différents pigments cutanés, ce qui peut être difficile pour les cliniciens lorsqu’il se base uniquement sur le triage visuel.
« Il s’agissait d’une étude pilote et des études de suivi sont prévues », a prévenu Robert Fraser. « À l’avenir, les populations de patients présentant davantage de types de plaies devront être validées entre les populations. »
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2023.1165281/full
