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2 Juin, 2021

La Royal Navy oppose des systèmes d’IA à des missiles supersoniques réels

La Royal Navy oppose des systèmes d’IA à des missiles supersoniques réels

Le HMS Lancaster, qui a participé aux essais du Formidable Shield utilisant l’IA contre des missiles réels.

Pour la première fois, la Royal Navy a utilisé l’intelligence artificielle pour l’aider à contrer des attaques de missiles supersoniques à tirs réels lors d’essais en mer. Cet essai, qui s’inscrit dans le cadre de l’exercice de l’OTAN Formidable Shield auquel participent 10 pays, 15 navires, des dizaines d’aéronefs et environ 3 300 personnes, au large des côtes écossaises et norvégiennes, vise à détecter, à suivre et à intercepter plus rapidement et avec moins d’intervention humaine les missiles supersoniques et balistiques.

Les missiles supersoniques comptent parmi les armes les plus redoutables des arsenaux navals modernes. Capables de voler à une vitesse supérieure à celle du son à proximité de l’eau, ces armes sont difficiles à détecter et leur interception nécessite un calcul et une prise de décision instantanés, impliquant parfois la destruction d’une menace entrante dès qu’elle arrive à 1 500 m de sa cible.

Avec l’émergence des armes hypersoniques, les opérateurs de la défense aérienne, même avec l’aide d’ordinateurs, risquent d’être dépassés par la nécessité d’analyser des quantités massives de données, d’identifier les menaces et de lancer les contre-mesures appropriées.

L’exercice Formidable Shield donne un aperçu de la manière dont les missiles supersoniques et plus rapides pourraient être vaincus à l’avenir grâce à l’intelligence artificielle et à l’apprentissage automatique. Bien que les systèmes d’IA ne soient pas intelligents au sens humain du terme, ils ont la capacité d’apprendre à partir de grands ensembles de données et d’en extraire des modèles. De cette façon, ils peuvent prendre en compte l’énorme flux de données provenant de capteurs de plus en plus sophistiqués, et identifier et suivre les menaces de missiles.

La salle des opérations du HMS Dragon

Pour cet exercice de trois semaines, qui se poursuit jusqu’au début du mois de juin, la marine a déployé trois navires de guerre : le destroyer HMS Dragon et les frégates HMS Lancaster et HMS Dragon, avec à leur bord des experts du laboratoire de défense du gouvernement britannique, le Dstl, et des partenaires industriels tels que Roke, CGI et BAE Systems.

Les systèmes utilisés étaient Startle, qui surveille l’environnement aérien de la salle des opérations du navire et donne des recommandations et des alertes en temps réel, et Sycoiea, qui reprend les résultats de Startle et aide à identifier les missiles entrants et recommande l’arme à utiliser pour les contrer. Selon la marine, les systèmes d’IA ont permis aux opérateurs d’identifier plus rapidement les menaces de tir réel, et même de déjouer la salle des opérations, dont la charge de travail est désormais moindre.

« Il ne faut pas sous-estimer le poids des équipements réunis dans cet exercice et la possibilité de tester les équipes et les systèmes contre des cibles supersoniques à vitesse réelle et des cibles balistiques », déclare le capitaine de corvette Richard Dobson, officier principal de guerre du HMS Argyll. « Cela a permis de renforcer la confiance de l’équipe, de repousser les limites de ce que ces systèmes hautement performants peuvent faire, et contribuera à développer nos futures tactiques en matière de défense antimissile. »

https://www.royalnavy.mod.uk/news-and-latest-activity/news/2021/may/29/20210529-artificial-intelligence