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22 Avr, 2023

L’ « empreinte chimique » unique du bois pourrait déjouer les fraudeurs

L’ « empreinte chimique » unique du bois pourrait déjouer les fraudeurs

Le bois prétendument « légitime » est souvent récolté dans des régions où l’exploitation forestière est interdite.

Même si l’exploitation forestière est interdite dans de nombreuses forêts menacées du monde, cela n’empêche pas certaines entreprises d’exploiter ces zones et de mentir sur l’origine du bois. Bientôt, cependant, ces groupes pourraient être déjoués par l’empreinte chimique du bois.

L’un des éléments qui rend la fraude sur le bois particulièrement difficile à vérifier est le fait que le bois passe souvent par plusieurs pays avant d’être vendu. En d’autres termes, même si le vendeur se trouve dans un pays où l’exploitation forestière est autorisée, le bois peut avoir été récolté à l’origine dans un autre pays où les arbres sont protégés.

C’est en ayant ce problème à l’esprit que des scientifiques de l’université et du centre de recherche néerlandais de Wageningen ont entrepris de prélever des échantillons de bois sur un total de 991 arbres d’Afrique centrale et de Bornéo. Les échantillons ont été prélevés sur trois espèces d’arbres différentes – Red Meranti, Azobe et Tali – qui sont toutes couramment exploitées.

Les chercheurs prélèvent un échantillon de bois sur l’un des arbres.

À l’aide d’un spectromètre de masse, les chercheurs ont ensuite analysé le contenu chimique de chacun de ces échantillons, en mesurant les ratios d’éléments tels que le calcium et le magnésium. Il s’est avéré que les arbres de chaque espèce avaient une « empreinte chimique » propre à leur zone géographique d’origine. En fait, même les arbres d’une même espèce situés à seulement 50 km l’un de l’autre présentaient des empreintes différentes.

Les scientifiques ont ensuite mis au point un algorithme basé sur l’apprentissage automatique pour faire correspondre l’empreinte d’un échantillon de bois à celle déjà enregistrée pour un arbre de la même espèce dans une région donnée. Lorsqu’il a été testé par les chercheurs, cet algorithme s’est avéré précis de 86 à 98 % pour l’identification du bois provenant de certaines régions d’Afrique centrale, et de 88 % pour le bois de Bornéo. Lors de tests en aveugle menés indépendamment, la précision pour l’Afrique centrale était de 70 à 72 %, bien que ces chiffres puissent s’améliorer au fur et à mesure du développement de la technologie.

L’étude est menée dans le cadre du projet Timtrace, qui implique également des universités et des instituts de recherche au Cameroun, en République du Congo, au Gabon et en Indonésie. Elle est décrite dans un article récemment publié dans la revue Environmental Research Letters.

https://www.wur.nl/en/research-results/research-institutes/environmental-research/show-wenr/fingerprint-of-wood-can-help-fight-illegal-trade.htm

https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/acc81b