Ce récif urbain imprimé en 3D est construit à partir de mycélium pour augmenter la biodiversité dans les villes !
Ce récif urbain imprimé en 3D est construit à partir de mycélium pour augmenter la biodiversité dans les villes !

Le mycélium est un matériau naturel qui envahit le monde du design durable. Une entreprise néerlandaise a pris le train en marche : elle expérimente le mycélium et la conception informatique pour créer une série de récifs urbains imprimés en 3D qui stimuleront la circularité de l’eau et la biodiversité. En termes plus simples, votre jungle de béton dont vous rêvez sera plus jungle et moins béton pour que plus d’organismes vivants puissent prospérer !
Le duo de designers néerlandais Pierre Oskam et Max Latour a imaginé cette solution innovante pour rendre les villes plus biodiverses. Il s’agit d’utiliser des matériaux naturels pour créer des écosystèmes structurels qui peuvent être intégrés à des éléments environnementaux existants (par exemple, des fontaines). Une imprimante 3D est utilisée pour créer des modèles géométriques complexes avec des matériaux poreux comme la céramique et les composites (fabriqués à partir de marc de café et de mycélium). L’humidité de l’air peut passer à travers et créer l’environnement parfait pour la croissance de divers champignons, donnant ainsi vie aux structures !
« L’option la plus réalisable avec laquelle nous travaillons est la céramique, mais comme sa cuisson nécessite beaucoup d’énergie, nous recherchons des alternatives plus durables », explique Max Latour, et c’est pourquoi ils expérimentent des matériaux à base de café et d’algues. L’équipe a mis au point deux produits conceptuels à l’issue de ses recherches : le premier s’appelle « Rain Reef », un collecteur de pluie dont la forme ondulée augmente la surface de contact avec l’eau et la surface d’éclosion potentielle de la végétation ; le second, « Zoo Reef », est une alternative aux fontaines dans les villes.

Rain Reef est imprimé en 3D avec un matériau poreux (fait d’un mélange de graines, de marc de café et de mycélium), qui se sature avec l’eau de pluie collectée, la rendant accessible à la végétation qui pousse à l’extérieur. L’objectif est de développer un matériau imprimable qui soit poreux, durable, viable et bio-réceptif. Rain Reef peut aider à collecter l’eau dans les villes où le béton est prédominant et où les précipitations vont à l’égout.
Quant à Zoo Reef, il est destiné à remplacer les fontaines dans les villes. « Il y a un grand potentiel de stimulation de la biodiversité autour des fontaines urbaines. Nous proposons un labyrinthe complexe d’espaces qui sont tous interconnectés. En différenciant les tailles, l’orientation par rapport au soleil, au vent et à la pluie, des variétés de microclimats se développeraient », souligne Pierre Oskam.
« Chez Urban Reef, nous considérons la ville comme un habitat potentiel pour les organismes, pas exclusivement pour les humains », assure le duo. « Nous nous positionnons en tant qu’humain au sein de l’environnement naturel en nous écartant de la vision moderniste de l’humain transcendant la nature. Dans cette perspective, nous cherchons à acquérir une connaissance approfondie des processus naturels afin de les intégrer dans nos méthodes de conception et de concevoir en tenant compte de l’écologie. »
Plutôt que de déterminer de manière descendante où les organismes doivent vivre, ces récifs urbains créent un nouvel éventail d’habitats potentiels. Même s’il n’en est encore qu’aux premiers stades de la recherche et du développement, le projet de Max Latour et Pierre Oskam a le potentiel d’être mis à l’échelle et d’avoir un impact par le biais d’applications réelles dans un avenir proche, car la technologie et les matériaux existent. Il s’apparente à un mur vivant, sauf que dans ce cas, le choix des matériaux et la conception structurelle favorisent leur intégration dans les villes sans intervention humaine.
