Bionic Display réduit la puissance de calcul pour la réalité mixte des simulateurs de vol
Bionic Display réduit la puissance de calcul pour la réalité mixte des simulateurs de vol

Bionic Display permet de générer des images haute résolution pour les simulateurs de vol de Saab en utilisant moins de puissance de calcul.
Saab et Varjo Technologies développent une nouvelle technologie de réalité mixte (XR) à haute résolution et à faible coût pour les simulateurs de vol destinés à la formation des pilotes de l’avion de combat multirôle Saab Gripen E/F. Cette technologie, baptisée Bionic Display, réduit la puissance de calcul des simulateurs de vol. Elle réduit la puissance de calcul nécessaire en tirant parti du fonctionnement de l’œil humain.
Les simulateurs sont devenus indispensables pour la formation des pilotes, surtout lorsqu’il s’agit d’avions de combat performants. En recréant le cockpit et l’environnement d’un avion, ces simulateurs sont non seulement des outils précieux pour enseigner aux pilotes néophytes sans risquer un avion coûteux ou des vies humaines, mais ils peuvent aussi aider les pilotes expérimentés à affiner leurs compétences ou à en apprendre de nouvelles au fur et à mesure des améliorations technologiques.
Le problème consiste à produire un simulateur capable de recréer de manière réaliste les conditions de vol, et ce de manière économique. Les images produites par le simulateur doivent être en très haute résolution pour que les stagiaires puissent voir les détails les plus fins et lire les textes les plus petits. Dans les simulateurs classiques, on utilise pour cela de grands dômes ou des écrans en forme de grotte qui sont reliés à un superordinateur pour produire les détails nécessaires. Si un effet 3D est nécessaire, le stagiaire doit porter des lunettes spéciales.
Le résultat est un système très encombrant, coûteux et difficile à déplacer ou à modifier.
Pour Bionic Display qui sera intégré aux nouveaux simulateurs Gripen E/F de Saab, Varjo utilise des casques de réalité virtuelle qui produisent l’effet 3D en affichant une image différente pour chaque œil. Ce n’est pas si nouveau, mais l’astuce consiste à créer la simulation avec si peu de puissance de calcul que le superordinateur est remplacé par l’équivalent d’un puissant ordinateur de jeu.

Le Bionic Display sera intégré aux nouveaux simulateurs Gripen E/F de SaabSaab
Il y parvient en exploitant la manière dont l’œil et le cerveau humains traitent la vision. Nous avons tendance à penser qu’une personne normale a une vision très nette et à haute résolution sur un large champ. En réalité, l’œil ne voit qu’une petite zone centrale en haute résolution, tandis que la vue périphérique est relativement floue mais nous semble nette parce que l’œil se déplace constamment lorsqu’il balaie la zone. Le cerveau assemble ces scans, donnant l’illusion d’un large champ de vision nette.
Le Bionic Display utilise la réalité mixte, en affichant les commandes réelles de l’avion avec lesquelles le pilote interagit, et un environnement virtuel en dehors du cockpit. Le casque est équipé de lampes LED infrarouges qui projettent des motifs sur la surface de l’œil, lesquels sont surveillés par de petites caméras. Celles-ci permettent au système de suivre l’endroit où les yeux regardent à tout moment, de sorte que le simulateur n’a pas besoin de produire une seule image haute résolution qui couvre un écran entier sur un mur ou dans les lunettes. Au lieu de cela, il ne produit l’image virtuelle haute résolution que là où le stagiaire regarde, laissant le reste du champ de vision en basse résolution. Cela signifie qu’il faut moins de puissance de calcul pour prendre en charge la session de simulateur.
« Nous sommes en train de finaliser les fonctionnalités de base de notre propre simulateur afin de pouvoir utiliser les casques XR-3 de Varjo dans tous nos simulateurs de vol », explique le responsable de la simulation et de la visualisation de l’environnement tactique de Saab. « Auparavant, nous avons mené des projets indépendants de moindre envergure, de type prototype, mais aujourd’hui, nous les intégrons à nos véritables simulateurs de vol. »