Une start-up révèle accidentellement à plus de 400 patients qu’ils pourraient avoir un cancer
Une start-up révèle accidentellement à plus de 400 patients qu’ils pourraient avoir un cancer

Oups !
Le mois dernier, une entreprise de biotechnologie baptisé Grail s’est royalement « gourrée » en annonçant par erreur à des centaines de personnes qu’elles étaient peut-être atteintes d’un cancer.
Selon des documents internes obtenus par le Financial Times, Grail a envoyé à 408 patients des notifications « par erreur » indiquant que leurs analyses de sang suggéraient qu’ils pouvaient avoir un cancer.
Plus étrange encore, la société a admis que plus de la moitié des personnes ayant reçu ces messages effrayants n’avaient pas encore subi de prise de sang.
Il s’agit d’une grave erreur qui devrait faire réfléchir avant de confier des données médicales sensibles à une société privée de biotechnologie.
Les experts avertissent également que les premiers essais de la société ne sont pas encore concluants et qu’il convient d’attendre les résultats d’essais cliniques à grande échelle avant de mettre les tests à la disposition du grand public.
Grail affirme que son test de détection précoce du cancer, dénommé Galleri, peut repérer plus de 50 cancers à partir d’un seul échantillon de sang et a été qualifié de « révolutionnaire », selon le FT.
Les résultats d’un récent essai impliquant plus de 6 000 personnes qui avaient parlé à leur médecin de symptômes suspects en Angleterre se sont révélés « prometteurs », mais les experts avertissent que la technologie a besoin de plus de travail et n’est qu’une « première étape ».
La société, qui est une filiale du géant du séquençage génétique Illumina, a déclaré dans les documents consultés par le FT que les messages erronés étaient le résultat d’un problème logiciel de son fournisseur de télémédecine PWNHealth et qu’ils n’étaient pas liés ou causés par des résultats de tests de laboratoire incorrects. Le personnel de ce fournisseur aurait contacté tous les patients concernés « dans les 36 heures » suivant l’envoi des messages.
Le moment choisi pour cette erreur logicielle n’aurait pas pu être plus mal choisi. Selon le FT, l’entreprise était sur le point de présenter le test lors de la plus grande conférence sur le cancer aux États-Unis ce week-end.
Aujourd’hui, les assureurs et les bailleurs de fonds du projet ont, à juste titre, des doutes.
« Nous savons que Grail a contacté de manière proactive tous nos participants pour résoudre ce problème le plus rapidement possible », a déclaré au FT un porte-parole du géant de l’assurance-vie MassMutual, qui avait participé au programme pilote de l’entreprise.
MassMutual a admis qu’un « petit nombre » de ses clients avaient été affectés par la mésaventure et que l’assureur suspendait sa participation au programme pilote en conséquence.
La compagnie d’assurance Principal a également déclaré au journal qu’elle reconsidérait sa relation avec la startup.
En bref, il s’agit d’une bévue historique, surtout dans le monde très fermé de la biotechnologie.
https://futurism.com/neoscope/startup-patients-cancer-results
https://www.ft.com/content/b91fc966-649e-4cd5-9e95-812987d27a51 (€)