Liam Swanepole (à gauche) et Abdullah Almansouri démontrent la souplesse de la peau magnétique.

Un certain nombre de groupes ont déjà mis au point ce que l’on appelle une « peau électronique », qui ajoute une fonctionnalité électronique à la peau naturelle de l’utilisateur. Une nouvelle conception magnétique de la technologie élimine toutefois la nécessité d’intégrer l’électronique et les sources d’énergie.

Créé par une équipe de l’Université des sciences et de la technologie du roi Abdallah d’Arabie saoudite (KAUST : King Abdullah University of Science and Technology), le matériau est constitué d’un polymère biocompatible hautement flexible qui est mélangé à des microparticules magnétisées. Grâce à un procédé « simple et peu coûteux », il est fabriqué en feuilles minces qui sont temporairement collées sur la peau de l’utilisateur.

Une fois que la peau magnétique est en place, les capteurs de proximité sont en mesure de détecter les changements dans son champ magnétique lorsque la partie du corps en question se déplace. En laboratoire, par exemple, la peau a été appliquée sur la paupière d’un sujet testé, puis surveillée par un capteur magnétique multiaxes adjacent.

Ce capteur a constamment été capable de déterminer si la paupière était ouverte ou fermée. Plus tard, cette fonctionnalité pourrait mener à l’utilisation de la technologie dans des applications telles que les interfaces homme-machine pour les personnes handicapées, l’analyse des habitudes de sommeil ou la surveillance de la vigilance du conducteur. Dans ces cas, le capteur magnétique peut être intégré dans une monture de lunettes, un masque de sommeil ou même un tatouage électronique appliqué sur le front.

Il est possible d’étirer la peau jusqu’à 300 %, sans affecter sa fonctionnalité.

Les chercheurs ont également appliqué la peau magnétique au bout du doigt d’un gant de latex, qui pouvait alors être utilisé pour allumer et éteindre un détecteur de lumière magnétique sans y toucher. Entre autres choses, cette installation pourrait être utilisée dans des endroits où la contamination est un problème, comme les laboratoires et les milieux médicaux. Un système de commande gestuelle pour fauteuils roulants électriques est également en cours d’élaboration.

« Les peaux électroniques artificielles nécessitent généralement une alimentation électrique et un stockage de données ou un réseau de communication. Cela implique des piles, des fils, des puces électroniques et des antennes et rend les peaux peu pratiques à porter « , explique le professeur Jurgen Kosel, responsable du projet. « Notre peau magnétique n’a besoin de rien de tout cela. A notre connaissance, c’est le premier du genre. »

https://discovery.kaust.edu.sa/en/article/882/magnetic-skin-ensures-the-force-is-with-you

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/admt.201900493