Une équipe internationale de chercheurs de l’Imperial College de Londres et de l’Université de Melbourne en Australie a fait la démonstration d’un nouveau système d’IA qui permet de prédire efficacement les taux de survie du cancer de l’ovaire mieux que toute autre méthode conventionnelle actuellement disponible pour les médecins.

« Les taux de survie à long terme des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé sont faibles malgré les progrès réalisés dans le traitement du cancer « , explique Eric Aboagye, auteur principal de cette nouvelle recherche. « Il est urgent de trouver de nouvelles façons de traiter la maladie. »

Le taux de survie à cinq ans pour le cancer de l’ovaire est d’environ 40 %, ce qui s’explique principalement par les difficultés à détecter la maladie à un stade précoce. Les médecins disposent actuellement de plusieurs outils dans leur arsenal pour diagnostiquer le cancer, y compris des tomodensitogrammes et des tests sanguins. Les tomodensitogrammes, en particulier, offrent aux médecins une image du cancer qui, par la suite, guide les décisions thérapeutiques.

Le nouvel outil d’IA a été mis au point pour offrir aux médecins un meilleur guide sur la meilleure façon de traiter un patient en particulier. L’algorithme d’apprentissage automatique a été formé sur 10 ans de données de tomodensitométrie et d’échantillons de tissus provenant de 364 femmes. Quatre caractéristiques tumorales ont été évaluées rétrospectivement par le système : structure, forme, taille et composition génétique. Le système a ensuite été en mesure d’attribuer à chaque patient une cote de gravité de la maladie appelée vecteur pronostique radiomique (VPR).

Plus le score VPR est élevé, plus le taux de survie est mauvais, les sujets qui obtiennent le score le plus élevé présentant une faible réponse chimiothérapeutique et une probabilité accrue de mourir du cancer dans les deux ans. Dans l’ensemble, le système s’est révélé quatre fois plus précis pour prédire les taux de survie des patients que les méthodes diagnostiques classiques.

« L’intelligence artificielle a le potentiel de transformer la façon dont les soins de santé sont dispensés et d’améliorer les résultats pour les patients « , affirme Andrea Rockall, coauteure de l’étude. « Notre logiciel en est un exemple et nous espérons qu’il pourra servir d’outil pour aider les cliniciens à mieux gérer et traiter les patientes atteintes du cancer de l’ovaire.

L’efficacité du système devra être vérifiée auprès d’un plus grand nombre de patients avant qu’il ne soit déployé à plus grande échelle, mais les chercheurs suggèrent qu’il peut produire en toute confiance des scores RPV en quelques minutes seulement après avoir examiné l’ensemble des données d’un patient.

L’un des avantages importants du système prospectif est sa capacité de prédire la réponse d’un patient à partir de traitements chirurgicaux ou de chimiothérapie standard. Cette prédiction pourrait aider les cliniciens à mieux sélectionner les patientes atteintes du cancer de l’ovaire les mieux adaptées aux traitements expérimentaux ou d’essai à un stade précoce où le traitement pourrait être le plus efficace.

https://www.nature.com/articles/s41467-019-08718-9#Sec8

https://www.imperial.ac.uk/news/190266/artificial-intelligence-predict-survival-ovarian-cancer/