Skip to main content

30 Déc, 2020

Un pansement lumineux permet de surveiller l’absorption d’oxygène dans les tissus transplantés

Un pansement lumineux permet de surveiller l’absorption d’oxygène dans les tissus transplantés

Un nouveau pansement lumineux pourrait contribuer à réduire le taux d’échec des transplantations de tissus

Obtenir que le tissu transplanté se comporte comme le tissu d’origine n’est pas toujours un processus sans heurts, et l’une des choses que les médecins recherchent après une procédure est la qualité de l’apport en oxygène. Les appareils câblés appelés oxymètres sont la référence en matière de suivi des patients en convalescence, mais les scientifiques du Massachusetts General Hospital (MGH) ont peut-être trouvé une meilleure solution avec un pansement à appliquer avec de la peinture qui brille en fonction du niveau d’oxygène dans les tissus.

Les oxymètres câblés sont la solution actuelle pour surveiller l’oxygénation des tissus, mais ces appareils peuvent être complexes à utiliser et sont peu pratiques pour le patient, car ils limitent ses mouvements. L’équipe du MGH a donc cherché à développer un capteur d’oxygénation moins restrictif, qui pourrait aider à réduire le taux d’échec des transplantations et des greffes de peau.

Le pansement liquide est fabriqué avec des matériaux phosphorescents qui brillent dans des couleurs allant du rouge au vert en réponse à certains stimuli. Ce prototype a été testé sur cinq femmes subissant une chirurgie de reconstruction mammaire. Le bandage liquide a été peint sur sept lambeaux transplantés comprenant de la peau, de la graisse, des artères et des vaisseaux sanguins, en plaques de 1 x 1 cm.

Des oxymètres câblés étaient également fixés sur ces lambeaux, afin de comparer les performances du bandage liquide à celles de l’étalon-or. Pour ces expériences, l’équipe a utilisé un appareil photo avec flash pour exciter les matériaux phosphorescents du pansement liquide, qui brillaient du rouge au vert selon la quantité d’oxygène présente dans les tissus.

Après 48 heures de surveillance suivant l’opération, l’équipe a constaté que les lectures de chacun des sept volets fournis par le bandage étaient en corrélation avec les lectures de l’oxymètre. Bien qu’il ne s’agisse que d’une étude de preuve de concept avec un échantillon de petite taille et, l’équipe imagine que ce bandage détecteur d’oxygène contribue à améliorer le taux de réussite des transplantations de tissus, des greffes de peau pour les brûlures et à améliorer la cicatrisation des plaies. Il est ainsi similaire à un pansement à vaporiser pour la cicatrisation des plaies déjà étudié en 2014, et qui a également été développé en partie par l’auteur principal de la nouvelle étude, Conor L. Evans.

« Notre essai a montré que le bandage liquide transparent détectait l’oxygénation des tissus ainsi que l’étalon-or d’un oxymètre, qui utilise une ancienne technologie, est inconfortable pour le patient, obstrue l’inspection visuelle des tissus et peut donner de fausses lectures en fonction des conditions d’éclairage et des mouvements du patient », explique Conor Evans. « Le bandage autonome est une avancée majeure par rapport à l’oxymètre à fil qui restreint les mouvements du patient et est compliqué à utiliser ».

Les chercheurs ont depuis ajouté une batterie au bandage liquide pour le rendre auto-alimenté et supprimer le besoin d’une caméra. Ils préparent actuellement un essai clinique pour étudier dans quelle mesure le bandage peut détecter les tissus transplantés qui sont défaillants en raison d’un manque d’oxygène.

https://advances.sciencemag.org/content/6/51/eabd1061

https://www.massgeneral.org/news/press-release/Liquid-bandage-detects-tissue-oxygenation-without-the-drawbacks-of-wired-oximeters