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23 Déc, 2020

Un dispositif de stimulation de l’odorat semblable à celui d’une Google-Glass proposé comme thérapie de la démence

Un dispositif de stimulation de l’odorat semblable à celui d’une Google-Glass proposé comme thérapie de la démence

On espère qu’un prototype de dispositif portable permettra de tester en clinique si la stimulation olfactive peut aider à traiter les maladies neurodégénératives

Un nouveau dispositif portable a été proposé pour délivrer des impulsions électriques stimulant le système olfactif comme moyen de prévenir ou de ralentir la neurodégénérescence liée à la démence. Un dysfonctionnement de l’odorat est soupçonné d’être l’un des premiers signes d’Alzheimer et de Parkinson, et l’on suppose donc que ces maladies pourraient être évitées par la stimulation olfactive.

Depuis plusieurs années, les chercheurs ont compris qu’un dysfonctionnement de l’odorat peut être un signe très précoce de la maladie de Parkinson et de la maladie d’Alzheimer. On soupçonne que les réseaux olfactifs dans le cerveau pourraient être parmi les plus précoces à dégénérer au fur et à mesure de l’évolution de ces maladies.

« Les nerfs olfactifs ont des terminaisons dans les régions du cerveau qui influencent la mémoire et la navigation », explique Yusuf Ozgur Cakmak, auteur principal de la nouvelle recherche de l’université d’Otago.

On a donc émis l’hypothèse que la stimulation des régions olfactives dans le cerveau pourrait être un moyen d’atténuer les symptômes de ces maladies neurodégénératives, voire de supprimer leur progression. Cette nouvelle hypothèse est étayée par une étude récente qui a montré que la fonction olfactive est un signe précieux de conscience chez les patients qui ne réagissent pas et qui souffrent de lésions cérébrales graves.

Bien entendu, si les chercheurs veulent étudier rigoureusement si la stimulation olfactive peut être une option thérapeutique pour les stades précoces de la neurodégénérescence, ils doivent d’abord disposer d’un dispositif portable simple, non invasif et efficace pour faire le travail. Une nouvelle étude publiée dans la revue Frontiers in Neuroscience présente un prototype portable ressemblant un peu aux lunettes de Google qui offre une stimulation électrique optimale dans les régions olfactives.

Un rendu du prototype de dispositif de stimulation olfactive

« Le but ultime était de mettre au point un système qui permettrait de faciliter les essais dans les futurs essais cliniques présentant une possibilité de développer pleinement cette option de traitement potentielle », écrivent les chercheurs dans la nouvelle étude. « Nous avons conçu six emplacements potentiels d’électrodes en nous appuyant sur des faits communément acceptés de stimulation électrique, un accès plus facile par des voies conductrices relativement plus élevées dans le cerveau, et un aspect pratique ».

La modélisation électrique du cerveau a révélé que le prototype de dispositif dirigeait efficacement la stimulation vers les régions cérébrales responsables du traitement olfactif. L’étude suggère également que la stimulation de ces structures olfactives peut conduire à une plus grande activité dans le cortex entorhinal, une région du cerveau qui joue un rôle fondamental dans la formation de la mémoire.

D’autres recherches sont nécessaires pour tester dans un premier temps ce prototype de dispositif sur des sujets humains et confirmer son potentiel de neurostimulation. Ensuite, les chercheurs proposent un certain nombre d’utilisations thérapeutiques possibles qui pourraient être explorées dans le cadre d’essais cliniques.

« L’application de ce traitement via un casque sur une zone sans cheveux qui peut être porté dans la routine quotidienne au lieu de traitements plus invasifs rend cette méthode unique », explique M. Cakmak. « Nous espérons que cette méthode aidera à stimuler ces réseaux pour atténuer les symptômes ou supprimer la progression de la maladie d’Alzheimer vers la démence. Elle a également le potentiel d’aider au rétablissement du coma et de la maladie de Parkinson ».

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnins.2020.581503/full

https://www.otago.ac.nz/news/news/otago760863.html

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32461641/