L’IA conversationnelle est un terme fourre-tout désignant les modèles de langage naturel pour l’intelligence artificielle qui peut interpréter les mots humains, parler aux gens, ou effectuer des tâches ou des calculs avec le langage naturel.
Mais parlez à l’un des assistants d’IA les plus connus aujourd’hui – Alexa, Siri, Google Assistant – et ils ne sont pas exactement conversationnels. Ils peuvent vous raconter des blagues, répondre à des questions factuelles, et même répondre à de multiples requêtes sans avoir à répéter sans cesse un mot de réveil, mais la conversation ou le bavardage reste une activité humaine.
Afin de partager les progrès réalisés dans le domaine de l’apprentissage approfondi conçu pour mener une conversation, Google a présenté Meena, un réseau neuronal de 2,6 milliards de paramètres. Meena peut gérer des dialogues sans fin, et Google affirme qu’il est meilleur que les autres agents d’IA conçus pour la conversation. Il a même raconté une blague improvisée.
Google a également sorti Sensibleness and Specificity Average (SSA), une mesure créée par les chercheurs de Google pour mesurer la capacité d’un agent conversationnel à maintenir des réponses dans une conversation qui ont du sens et sont spécifiques. Les humains se classent autour de 86% en SSA, et dans les premiers tests, Meena obtient un score élevé de 79%. Mitsuku, un agent d’intelligence artificielle créé par Pandora Bots et qui a remporté le prix Loebner ces quatre dernières années, a obtenu un score de 56 %, tandis que XiaoIce de Microsoft, qui parle le chinois mandarin, a obtenu un score de 31 %.
Le travail est détaillé dans « Towards a Human-like Open Domain Chatbot », un article publié sur le dépôt de préimpression arXiv.
Meena est formée sur 40 milliards de mots et utilise un modèle seq2seq et une variante de l’architecture Transformer, très répandue. Google a lancé Transformer pour la première fois en 2017, mais depuis lors, le langage s’est développé pour se classer parmi les modèles de langage les plus performants.
Le SSA évalue le dialogue sur la base de performances statiques avec un ensemble fixe d’invites ou de performances interactives, ce qui permet une conversation fluide. Chaque conversation évaluée devait durer au moins 14 tours et pas plus de 28 tours. Les résultats sont ensuite obtenus sur la base du pourcentage de tours considérés comme spécifiques ou raisonnables. Le SSA pénalise les réponses par des réponses génériques.
La norme SSA proposée par Google est différente de la métrique que d’autres assistants d’IA ont établie pour évaluer une IA réellement conversationnelle.
Le prix Alexa, qui en est à sa troisième année, est un défi lancé aux équipes d’étudiants développeurs pour créer une IA pouvant tenir une conversation de 20 minutes maximum. L’année dernière, le finaliste avait atteint une durée de 10 minutes. La dernière série de finalistes sera annoncée en mai. Vous pouvez parler avec les finalistes de l’année dernière en disant simplement « Alexa, discutons ».
Amazon commence déjà à développer son offre de dialogues multitours. Conversations est une fonctionnalité qui regroupe des recommandations d’applications vocales dans des dialogues multitours conversationnels. Lors de son lancement l’été dernier, David Limp, vice-président d’Amazon pour les appareils, l’a appelé « le saint graal de la science de la voix ».
Microsoft a acquis la société Semantic Machines en 2018 et a commencé l’année dernière à présenter davantage de dialogues multitours pour les utilisateurs du Microsoft Bot Framework.
Les assistants d’IA qui peuvent maintenir une conversation peuvent être en mesure d’établir des liens plus étroits avec les humains et faire des choses comme apporter un soutien émotionnel aux gens ou guérir l’épidémie de solitude, comme l’a dit Ashwin Ram, ancien responsable du Prix Alexa et actuel directeur de Google Recherche, en 2017.
https://venturebeat.com/2020/01/28/meena-is-googles-attempt-at-making-true-conversational-ai/
