Le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen sont parvenus jeudi à un accord politique sur le cadre d’une identité numérique européenne , qui permettrait aux citoyens d’accéder en toute sécurité à une gamme de services privés et publics, tels que le paiement des factures de services publics, avec un identifiant en ligne unique.

La proposition comprend une mesure visant à obtenir un niveau « d’assurance élevée » pour un portefeuille numérique pouvant être utilisé par les citoyens en tant qu’identité électronique nationale. Bien que l’utilisation d’un portefeuille numérique soit volontaire, cette dernière mesure législative garantit que les citoyens peuvent s’inscrire gratuitement.

Les législateurs ont également convenu d’adopter une architecture technique et des normes de sécurité communes pour les portefeuilles numériques dans toute l’UE et de garantir le respect des réglementations en vigueur en matière de cybersécurité. Ils ont élargi la définition des fournisseurs de services de confiance pour inclure ceux qui offrent des capacités de registre électronique et exigent des attestations électroniques pour les fournisseurs de services approuvés.

Les procédures législatives de jeudi ont rapproché la proposition de sa finalisation, ce qui signifie son approbation par le Conseil européen. S’il est approuvé, tous les pays de l’UE seront tenus de créer une identité numérique pour leurs citoyens d’ici 2024.

« Il reste encore du travail à faire mais nous sommes très proches de trouver un accord final sur l’ensemble du paquet », a déclaré Romana Jerković, politicienne croate et partisane du projet de loi. « L’objectif principal de cette législation est essentiellement d’améliorer la vie quotidienne des citoyens de l’UE. »

Le dernier développement fait suite à une proposition de la Commission européenne mercredi pour une monnaie unique, dénommée l’euro numérique, qui sera acceptée dans toute l’UE. La nouvelle monnaie, émise par la Banque centrale européenne, « fonctionnerait comme un portefeuille numérique », a déclaré la commission, mais les membres n’ont pas précisé si la monnaie serait intégrée à l’application de portefeuille numérique proposée par l’UE.

Les deux initiatives ont été critiquées par les législateurs et les experts en protection de la vie privée craignent que les propositions ne mettent en danger la sécurité numérique des citoyens.

Les législateurs ont supprimé les identifiants uniques du portefeuille numérique, invoquant les risques d’espionnage, mais l’utilisation du portefeuille pour la confirmation d’identité pourrait déplacer l’anonymat que les utilisateurs en ligne ont désormais sur Internet, a déclaré Patrick Breyer, un homme politique allemand et membre du Parti Pirate.

Breyer a exhorté la commission à stocker les données des citoyens de manière décentralisée, affirmant que cela réduirait le risque de piratage et de vol d’identité.

L’expert en sécurité Lukasz Olejnik a averti que l’euro numérique pose des risques pour la confidentialité et la cybersécurité dans la gestion des journaux massifs de données de paiement. La commission affirme que l’euro numérique sera plus sûr que la crypto-monnaie, mais Olejnik a déclaré qu’il n’y avait aucune garantie.

« Il n’y a aucune justification réelle pour la monnaie numérique de la banque centrale », a-t-il déclaré. « C’est un autre cas où les politiciens, ‘inspirés’ par les nouvelles tendances, veulent ‘faire quelque chose' ».

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