Les wearables pourraient détecter les menaces biologiques et chimiques pour l’armée australienne
Les wearables pourraient détecter les menaces biologiques et chimiques pour l’armée australienne

Un nouveau projet prévoit d’utiliser les données de santé collectées par les smartwatches et les wearables pour surveiller la santé des militaires australiens.
La santé des militaires australiens pourrait bientôt être surveillée à l’aide des données collectées par les smartwatches et les dispositifs portables et analysées à l’aide d’un algorithme d’apprentissage automatique. Un nouveau projet prévoit d’utiliser ces données pour détecter les menaces biologiques et chimiques auxquelles le personnel de défense est confronté dans l’exercice de ses fonctions.
Les dispositifs portables tels que les trackers de fitness et les smartwatches collectent diverses données de santé, notamment l’activité physique, la fréquence cardiaque, les niveaux d’oxygène dans le sang, la pression artérielle, le sommeil et la température de la peau. Aujourd’hui, des scientifiques cherchent à exploiter ces données pour garantir la santé des membres de l’armée australienne.
Des chercheurs de l’université d’Australie-Méridionale (Uni SA) dirigent un projet visant à déterminer si les données sanitaires recueillies par les smartwatches et les dispositifs portables peuvent donner aux troupes un avantage en matière de protection contre les menaces de guerre biologique et chimique. Ils ont fait équipe avec le ministère australien de la défense, Insight Via Artificial Intelligence et l’université d’Adélaïde.
C’est la capacité de ces dispositifs à surveiller en permanence la santé qui a incité les chercheurs à les considérer comme un moyen potentiel de garantir la santé du personnel militaire. Il s’agissait également d’une question de coût, car les méthodes traditionnelles de dépistage des infections sont coûteuses et prennent beaucoup de temps.
« La plupart des méthodes de diagnostic impliquent des prélèvements de sang ou de liquide nasal pour détecter les agents pathogènes responsables des infections », explique Siobhan Banks, chercheuse principale à Uni SA. « Cette approche est coûteuse, prend du temps et nécessite un laboratoire pour l’analyse. Les dispositifs portables grand public mesurent en permanence les signes vitaux, notamment le rythme cardiaque, la température de la peau et le sommeil, créant ainsi d’énormes ensembles de données pour chaque personne. Les changements dans ces paramètres se produisent très rapidement après l’infection, dans le cadre de la réponse immunitaire ».
Étant donné que les modifications des signes vitaux indiquant une infection surviennent avant les symptômes, les chercheurs affirment qu’ils peuvent utiliser ces données pour traiter l’infection plus rapidement.
« Et si nous pouvions utiliser ces données enregistrées passivement pour détecter les premiers événements physiologiques moléculaires et cellulaires, causés par l’exposition à un agent pathogène, avant même l’infection active ? » avance Siobhan Banks.
Les chercheurs prévoient de développer un algorithme d’apprentissage automatique pour détecter les signes précoces d’infection, « enseigné » par les données collectées par les appareils. Le projet utilisera un service en nuage relié aux dispositifs portables et à une application pour smartphone. L’algorithme reconnaîtra les relevés irréguliers et regroupera les personnes en fonction de leur profil de santé.
En plus de garantir que le personnel militaire est apte au service, les chercheurs affirment que les informations recueillies seraient particulièrement utiles pour détecter rapidement l’exposition à des armes biologiques ou chimiques.