L’autopartage virtuel associe robots de téléprésence et véhicules autonomes
L’autopartage virtuel associe robots de téléprésence et véhicules autonomes

La connectivité 5G et une aide humaine projetée à distance aident les véhicules autonomes à être plus sûrs et plus flexibles.
L’un des défis qui restent à relever pour les voitures autonomes est de trouver un moyen de gérer cette longue file d’objets aux bords bizarres qui peuvent survenir de façon aléatoire dans le monde réel comme un arbre, un poteau, un animal… Un autre défi qui reste à relever est de savoir comment gérer cette énorme population d’êtres étranges appelés humains, qui se comportent de manière pseudo-aléatoire dans le monde réel.
Nous avons vu des solutions potentielles à ces deux problèmes. La première, destinée à couvrir la longue chaine de situations qui échappent à l’expérience et à la confiance d’un système autonome, peut impliquer la prise en charge temporaire du contrôle du véhicule par un humain distant. Et avec le bon matériel, cet humain peut résoudre le défi d’interagir avec d’autres humains en même temps.
L’interaction véhicule-homme est une chose délicate. La modélisation de l’être humain fonctionne dans une certaine mesure, et les véhicules autonomes peuvent prédire avec une précision raisonnable la trajectoire qu’un être humain sur un trottoir, par exemple, est susceptible de suivre dans un avenir immédiat. Là où les choses se compliquent, c’est lorsque les humains interagissent directement avec les conducteurs : L’exemple classique est celui d’un passage pour piétons, où un piéton établit un contact visuel avec le conducteur d’un véhicule pour s’assurer qu’il est vu et qu’il est sécuritaire de traverser.
Sans personne sur le siège conducteur, il faut un autre moyen de communiquer. C’est pourquoi Drive.ai, par exemple, a installé des afficheurs à LED sur son véhicule autonome qui peuvent afficher des messages en texte et des icônes. Mais une solution vraiment robuste doit être beaucoup plus humaine, et Ilhan Bae, chercheur et futuriste au Korea Advanced Institute of Science and Technology (KAIST), pense qu’une combinaison de téléprésence et d’autonomie du véhicule est le moyen d’y parvenir.
C’est un peu bizarre, certes, mais c’est un moyen potentiellement efficace de régler à la fois le problème des événements improbables et celui des interactions humaines. Une connexion 5G permet un streaming haute définition entre la caméra 360° sur le toit du véhicule et l’utilisateur distant. Et le projecteur à l’intérieur du véhicule est suffisamment lumineux pour que l’image soit visible même à la lumière directe du soleil.
Les chercheurs du KAIST affirment que ce type de système est particulièrement utile pour les pays asiatiques, dont l’environnement de conduite est souvent encombré et chaotique – des scénarios très différents des situations dans lesquelles les voitures autonomes sont à l’aise actuellement. Ainsi, la communication piéton-chauffeur et conducteur-chauffeur joue un rôle beaucoup plus important qu’ailleurs.
Au-delà de la simple communication, les chercheurs de KAIST affirment que ces « voitures personnelles » de téléprésence apportent une valeur ajoutée en tant qu’extensions adaptables des utilisateurs distants. Selon Ilhan Bae, « Quand un policier est connecté, il devient une voiture de police, quand un enquêteur d’assurance est connecté, il devient une voiture de compagnie d’assurance, quand un journaliste est connecté, il devient une voiture de reportage ».
La voiture de téléprésence fait l’objet de certains compromis : d’une part, vous perdez une partie des avantages d’une autonomie totale (fonctionnement sans conducteur humain) et, d’autre part, le niveau de mobilité offert par une voiture est, par définition, limité aux zones où les voitures peuvent circuler. D’un point de vue réaliste, ce système pourrait être le plus utile pour les humains, car il leur permettrait de prendre le contrôle de voitures par ailleurs entièrement autonomes au besoin, ce qui les rendrait assez souples pour opérer dans des endroits où l’autonomie est difficile.