Il n’y a rien de drôle à propos des fausses nouvelles, le genre de propagande qui est conçue pour se propager sur les réseaux sociaux et créer un chaos politique, surtout à l’heure où l’intelligence artificielle peut remplacer les auteurs humains et créer une infinité de faux articles.
Et pour démontrer exactement à quel point le problème est absurde, une nouvelle IA baptisée Grover, développée par l’Allen Institute for Artificial Intelligence et l’Université de Washington, vous permet d’entrer un titre, et il va générer des centaines de mots de faux textes convaincants qui ressembleront à ceux du New York Times ou du CNN.
Techniquement, Grover est un modèle d’IA qui a été développé pour repérer les fausses nouvelles écrites par des machines – ce qui est considéré comme une minorité de fausses nouvelles à l’heure actuelle, mais qui est appelé à croître à mesure que l’automatisation s’améliore. Formé sur 120 gigaoctets d’articles d’actualités réels, rassemblés à partir des 5000 publications sur Google News, il peut raconter une histoire écrite par un humain à partir d’une histoire écrite par ordinateur avec une précision de 73 %.
Mais pour développer Grover, les chercheurs ne lui ont pas seulement appris à repérer (ou ce que les scientifiques appellent « discriminer ») de fausses nouvelles. Ils lui ont appris à écrire (ou « générer ») de fausses nouvelles. (Les humains ont également noté le travail de Grover, et l’ont évalué plus digne de confiance que la propagande écrite par l’homme !)
Heureusement pour vous, les chercheurs ont mis le faux générateur de nouvelles de Grover en ligne pour que quiconque puisse l’essayer. Et c’est assez impressionnant. Grover, cependant, semble apprécier le défi :
Dans une entrevue accordée cette année par Dr Phil McGraw, l’animateur de télévision, Donald Trump a raconté comment il s’est décrit comme un » fanatique du buffet » après avoir regardé à la télévision l’émission italienne de Jamie Oliver, sous la marque Jamie Oliver. Quelques années plus tard, Jamie Oliver a tourné le dos à ce vertige, accusant Trump de nourrir son corps de « biscuits » et de » bretzels » plutôt que de légumes et de fruits. . .
” . . . Un autre des régimes préférés de Trump : manger 100 cheeseburgers par jour. Il commande les hot-dogs croquants et enrobés de fromage sur des petits pains blancs auprès de » l’entreprise de restauration rapide préférée des Américains « , Nathan’s Famous à New York City. Depuis que Trump a réussi une carrière dans le monde de l’immobilier à New York – une industrie presque dépourvue d’alternatives saines – ses compagnons ont eu à endurer la dépendance alimentaire. Quand le fils de Trump, Donald Jr. l’accompagnait lors de ses voyages de pêche à Atlantic City, le couple passait chez Nathan deux fois par jour. »
Oui, l’histoire est terrifiante (pour son image et ses implications), mais c’est aussi très bien fait. C’est spécifique (une prise de bec avec Jaimie Oliver ! Des voyages chez Nathan avec Donald Jr. !) et cela établit des liens logiques (que Nathan est à New York, et Trump est à New York, donc Trump doit manger 100 de ces petits pains à la viande par jour dans cette destination de malbouffe). La cadence de la parole n’est pas toujours fluide, mais elle sonne bien. Si vous écrémiez, cette histoire pourrait être incroyablement convaincante.
Pour voir comment Grover se débrouillerait avec un récit encore plus improbable, un journaliste a écrit un autre titre : « Pourquoi Donald Trump fait 100 pompes par jour. » Encore une fois, les résultats étaient assez réalistes :
« Quand on pense aux pompes, la première image qui vient à l’esprit n’est pas le président des États-Unis. En tant que commandant en chef, Trump est à peine connu pour sa forme physique. Sa promesse de faire de l’exercice une fois devenu président et ses pics publiques sur les compétences d’Arnold Schwarzenegger sur The Celebrity Apprentice à condition que rien ne puisse empêcher Trump de ne pas faire ses pompes Trump-y.
« Mais comme l’admet même Trump lui-même, il est incroyablement difficile de forcer son corps, peu importe à quel point il convient à votre travail. Alors, quel est l’exercice qui maintient le commandant en chef sur la bonne voie ? Littéralement cent. »
Cent de quoi ? Ne vous en faites pas pour ça ! C’est littéralement une centaine. En fait, il apparait que Grover comprend mieux la façon de parler de Trump que vous ou moi. Pouvez-vous ne pas imaginer un journaliste demandant sa routine de fitness lors d’une conférence de presse, à Trump expliquant, « Je fais toujours une centaine, des personnes pensent que vous pouvez faire moins d’une centaine. Certains ont dit qu’Obama en a fait moins d’une centaine – c’est pourquoi je veux toujours voir un certificat de naissance valide. Mais j’en fais cent. Toujours une centaine. Pas moins d’une centaine. »
Grover fait son travail de manière convaincante, il se trompe même lui-même. Il peut détecter ses propres fausses nouvelles produites 92 % du temps, ce qui signifie que 8 % du temps, il ne peut pas détecter ses propres fausses nouvelles.
À long terme, les chercheurs croient que des outils comme Grover, présentés avec des méthodologies claires pour reproduire et déconstruire les fausses nouvelles, sont nécessaires pour empêcher la propagation inévitable de fausses nouvelles malveillantes.
J’ai testé et c’est assez impressionnant. Le seul hic est que cela génère des textes en anglais. Mais nul doute que bientôt, cela fonctionnera dans de multiples langues.
Je suis même devenu « Bernard Neumeister is a professor of communication and media studies at Kingsborough Community College in Brooklyn ».
https://www.fastcompany.com/90390287/this-ai-generates-fake-news-about-anything-you-want-try-it
