Une nouvelle technique d’impression 3D permet de produire des comprimés en quelques secondes.
L’une des nombreuses utilisations prometteuses de l’impression 3D est la création de médicaments personnalisés, dans lesquels les dosages et les combinaisons de médicaments peuvent être adaptés aux besoins d’un individu. Une nouvelle avancée dans ce domaine a démontré comment ces types de médicaments pourraient être produits sur place et à la demande, grâce à une technique d’impression qui permet de fabriquer des comprimés en quelques secondes.
Cette avancée est le fruit du travail de scientifiques de l’University College London (UCL), qui souhaitaient s’appuyer sur une technique d’impression 3D connue sous le nom de photopolymérisation en cuve. Dans le contexte de la production de médicaments, cette méthode implique une résine contenant des médicaments dissous et un produit chimique photoréactif, qui peut être solidifiée par la lumière pendant l’impression pour former un comprimé.
Comme c’est le cas pour l’impression 3D, la résine est extrudée couche par couche pour former l’objet souhaité, ce qui prend plusieurs minutes. Mais l’équipe de l’UCL est parvenue à réduire ce délai à quelques secondes seulement en manipulant la lumière de manière très contrôlée.
La technique est appelée impression 3D volumétrique et, au lieu d’une approche couche par couche, elle durcit toute la structure de la résine en même temps. Pour ce faire, elle projette sur la résine des images de différents angles de l’objet souhaité et ajuste l’intensité de la lumière jusqu’à ce que la polymérisation se produise simultanément.
Les scientifiques ont utilisé cette approche pour fabriquer des comprimés imprimés en 3D chargés de paracétamol en 17 secondes. En modifiant la composition de la résine, l’équipe a également pu ajuster les taux de libération du médicament dans les comprimés. Cela a également permis d’imprimer certains comprimés encore plus rapidement, en sept secondes seulement dans certains cas.
Bien que le paracétamol ait été utilisé comme médicament modèle dans les expériences, les scientifiques affirment qu’il ne s’agit que d’un des nombreux médicaments pouvant être créés par ce procédé. Ils imaginent que cette technologie puisse être utilisée dans des environnements cliniques rapides, où les patients pourraient se tourner vers des médicaments adaptés à leurs besoins individuels.
« Les médicaments personnalisés imprimés en 3D évoluent rapidement et font leur apparition dans les cliniques », a déclaré le Dr Alvaro Goyanes, co-auteur principal. « Pour correspondre à l’environnement clinique rapide, nous avons développé une imprimante 3D qui produit des comprimés en quelques secondes. Cette technologie pourrait changer la donne pour l’industrie pharmaceutique. »
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2214860422000781
