L’étude de l’exploration spatiale est primordiale pour l’avenir. Cet habitat lunaire en origami, résistant à des conditions météorologiques extrêmes, est l’une des solutions pour le futur. SAGA est un studio d’architecture danois qui a conçu LUNARK, un abri modulaire qui se déploie et devient 750 fois plus grand que sa taille initiale ! Il était crucial de concevoir une structure facilement transportable (jusqu’à la lune !), dotée d’un écosystème sans déchets et capable de résister aux températures arctiques et aux pluies de météores – LUNARK fait tout cela, en fait, il a été testé en Grèce par les architectes eux-mêmes !
SAGA a une mission : rendre l’espace un peu plus confortable pour les futurs habitants de l’humanité. L’habitat LUNARK montre ce qui peut arriver lorsque l’architecte prend du recul et laisse l’environnement extrême de la Lune et de l’Arctique façonner un habitat autour des êtres humains. La forme de LUNARK s’inspire des motifs observés dans une feuille en train de bourgeonner lorsqu’elle se déploie et de l’origami. Il se déploie à partir d’un bourgeon serré pour prendre une grande forme ovoïde avec une coque rigide en fibre de carbone. Son extérieur est aussi solide qu’un tank, tandis que son intérieur est une maison confortable avec un sens du « hygge » nordique.
L’extérieur principal de l’habitat est constitué d’une coque en fibre de carbone noire et brillante. Les panneaux de la structure en fibre de carbone sont pris en sandwich avec un noyau en mousse pour une isolation supplémentaire. La fibre de carbone est idéale car elle est à la fois légère – ce qui est crucial pour le transport et le dépliage – et solide. Les panneaux sont reliés par un caoutchouc composite blanc pliable et la structure porteuse principale est un cadre en aluminium.
Partant de la taille d’une petite voiture, la coque en fibre de carbone peut se déplier jusqu’à 750 fois sa taille. À l’intérieur, des panneaux circadiens alimentés par l’énergie solaire imitent les cycles de lumière sur Terre et visent à améliorer les habitudes de sommeil et le bien-être général des astronautes. Il est conçu pour contrer la monotonie, la claustrophobie et le stress psychologique.
Avec un volume intérieur de 17,2 m², LUNARK est conçu pour abriter deux personnes à la fois. Il est alimenté par une batterie solaire de 1000 Ah. Il aspire à être un abri à zéro déchet, laissant le moins d’impact possible sur l’environnement. À l’intérieur de la nacelle dépliable, il y a de la place pour une imprimante 3D (pour imprimer des pièces de rechange si nécessaire), des rangements pour les batteries et l’eau, et une ferme d’algues vivante. LUNARK dispose également d’une série de systèmes logiciels numériques intégrés, dont un simulateur météorologique pour rompre la monotonie du quotidien, et un réacteur d’algues, pour nourrir et surveiller une source de nutrition.
Le principe de base de LUNARK est son volume expansible, la structure se dilatant de 750 % après le transport. Les essais ont été un grand succès, car la structure était facile à déplier et suffisamment solide pour résister à l’environnement extrême. « L’habitat a fonctionné au-delà de toutes les attentes. Le dépliage a été possible par seulement deux personnes et sans machine lourde – et dans le froid extrême de l’Arctique. De plus, l’aménagement intérieur et l’organisation spatiale ont bien fonctionné. Nous ne sommes pas des astronautes professionnels formés, notre tolérance est beaucoup plus faible. Nous avions donc besoin d’un environnement de vie beaucoup plus agréable. Nous voulions créer un foyer, pas une machine de survie – et l’habitat a vraiment fini par ressembler à un foyer », ajoute Sebastian Aristotelis.
Plus tôt en 2020, SAGA a mis au point un prototype de LUNARK en utilisant les principes du pliage de l’origami japonais et du biomimétisme. Les deux architectes, Sebastian Aristotelis et Karl-Johan Sørensen, ont ensuite effectué une mission de deux mois pour faire l’expérience de l’isolement extrême dans le nord du Groenland, où ils ont testé eux-mêmes LUNARK et ses technologies en vue de futures missions lunaires, tout en endurant -30°c, des vents d’ouragan et des ours polaires affamés !
Au cours des deux mois passés dans un isolement extrême au Groenland, SAGA a recueilli des données sur les performances de la structure en origami qui se déplie et des panneaux de lumière circadienne qui forment le ciel artificiel à l’intérieur de l’habitat. Le duo a également recueilli des données sur leur bien-être psychologique, l’impact de l’isolement et la façon de gérer les conflits dans des conditions extrêmes, ce qui les aidera à améliorer encore LUNARK pour les missions réelles.
« Nous voulions réaliser la mission de simulation la plus réaliste. Si, en tant qu’architectes, nous voulons tester l’effet des contre-mesures architecturales dans l’espace, nous devons également simuler une quantité réaliste de stress pour les participants (dans notre cas, nous-mêmes). Le froid arctique était le meilleur choix pour cela. En même temps, l’Arctique présente les conditions d’éclairage les plus similaires à celles de la Lune. C’est une région lointaine, éloignée et isolée. Les conditions de l’expérience ont donc obligé notre conception à être facile à déployer », rajoute Sebastian Aristotelis.
Ayant vécu pendant des mois dans des conditions qui ressemblent à celles de l’espace extra-atmosphérique, les deux jeunes architectes ont recueilli une quantité importante de données qu’ils vont analyser en se concentrant sur le bien-être et la psychologie de l’homme. « L’avenir est prometteur, notre conception a fonctionné mieux que prévu, ce qui nous place sur une trajectoire solide pour construire dans l’espace », conclut Sebastian Aristotelis. SAGA ne se concentre pas seulement sur la réalisation d’une architecture spatiale brillante, mais place également la santé mentale des astronautes au cœur de sa conception, ce qui la distingue de toutes les autres sur notre planète !
