Les araignées sauteuses et les essaims d’abeilles robotisées ressemblent à de la science-fiction, mais des chercheurs de l’Université de Manchester travaillent déjà sur de tels projets et visent à mener le monde vers la micro-robotique.
Mais à quoi serviront ces robots et est-ce que nous devrions nous inquiéter ? Le Dr Mostafa Nabawy est responsable du thème de recherche sur les microsystèmes à l’École de mécanique, d’aérospatiale et de génie civil de l’Université de Manchester. Il a présenté une partie de ses recherches, « Spiders Attack: La montée des micro-robots bio-inspirés » au Sommet Industrie 4.0 de Manchester le jeudi 1er mars.
Ici, le Dr Nabawy explique pourquoi les micro-robots ne doivent vraiment pas nous inquiéter et, au contraire, pourrait être la révolution dans la robotique qui est le fer de lance de la prochaine génération dans la technologie de fabrication :
« Pour notre recherche sur les araignées robotisées, nous examinons une espèce spécifique d’araignée sauteuse baptisée Phidippus regius. Nous l’avons entraîné pour sauter différentes distances et hauteurs, en enregistrant chaque mouvement de l’araignée dans les moindres détails grâce à des caméras haute résolution qui peuvent être ralenties.
«Nous utilisons maintenant ces données biomécaniques pour modéliser des robots capables de fonctionner avec les mêmes capacités. Avec ce vaste ensemble de données, nous avons déjà commencé à développer des robots prototypes qui peuvent imiter ces mouvements biomécaniques et sauter de plusieurs centimètres ».
Pourquoi faire sauter araignées vous demandez-vous? Contrairement aux humains, nos araignées peuvent sauter jusqu’à six fois plus loin que leur propre longueur de corps à partir d’un départ arrêté. En comparaison, le maximum qu’un humain puisse sauter est juste une fois et demie. Le Dr Nabawy dit que si nous pouvons perfectionner la façon dont les araignées sautent, dans des robots, elles pourraient être utilisées à diverses fins dans l’ingénierie et la fabrication complexes et pourraient être déployées dans des environnements inconnus pour exécuter différentes missions.
Les recherches et les antécédents du Dr Nabawy portent sur l’aérodynamique, la conception d’aéronefs et la modélisation de systèmes d’ingénierie. Mais il combine désormais cette expertise avec des technologies de vol et de saut bio-inspirées, notamment des robots abeilles volantes.
Il a ajouté: «Le but ultime est de créer une abeille robotisée capable de voler de manière indépendante et nous sommes assez loin dans ce projet. Mais il y a aussi beaucoup d’opportunités différentes pour des résultats scientifiques et d’ingénierie en cours de route, donc c’est un processus très excitant.
«Nous visons à créer le premier robot abeille au monde capable de voler sans aide et sans être accompagné. Ces technologies pourraient également être utilisées pour de nombreuses applications différentes, notamment pour améliorer les performances aérodynamiques actuelles des aéronefs.
Ou, imaginons que si la tendance actuelle d’une population d’abeilles en déclin continue, des essaims de robots pollinisateurs de cultures et de fleurs pourraient devenir une réalité. Bien que cela puisse ressembler à quelque chose d’un film des « Transformers », c’est notre but ultime. Mais ne vous inquiétez pas, nous sommes loin des essaims d’abeilles mécaniques volantes et d’armées de robots-araignées mécaniques. »
Le sommet Industrie 4.0 s’est penché sur l’avenir de l’industrie manufacturière, mais a abordé également des sujets allant du Brexit et de la Northern Powerhouse aux pénuries de compétences, à la cybersécurité et à la technologie blue skies.
