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4 Avr, 2022

Un pansement intelligent ne libère le médicament que lorsque l’infection est à son comble

Un pansement intelligent ne libère le médicament que lorsque l’infection est à son comble

Fei Pan, co-scientifique principal, examine un morceau de pansement pour plaies

Si les antibiotiques sont très efficaces pour traiter les plaies infectées, ils doivent être utilisés avec parcimonie. Un nouveau pansement expérimental a été conçu en tenant compte de ce fait, puisqu’il ne distribue des médicaments que lorsqu’il détecte la chaleur d’une infection.

Non seulement les antibiotiques peuvent provoquer des effets secondaires indésirables, mais leur utilisation excessive peut contribuer au développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. En outre, ils ne doivent pas être gaspillés.

Malheureusement, les pansements conventionnels étant opaques, il est impossible de voir si la plaie située en dessous s’infecte. Par conséquent, des antibiotiques sont souvent appliqués de manière préventive sur une plaie avant qu’elle ne soit recouverte, pour éviter qu’elle ne s’infecte. Même dans ce cas, une infection peut se développer après l’absorption de la première application d’antibiotiques.

À la recherche d’une alternative plus efficace, les scientifiques du centre de recherche suisse de l’Empa ont développé ce nouveau matériau. Celui-ci intègre une fine membrane de nanofibres, constituée d’un mélange de polymère PMMA (polyméthacrylate de méthyle) et d’un polymère biocompatible connu sous le nom commercial d’Eudragit. Un antiseptique, le dichlorhydrate d’octénidine, est encapsulé dans ces fibres.

Image au microscope des nanofibres électrofilées.

Tant que la surface de la plaie reste à la température normale de la peau, soit 32 à 34 ºC, le mélange de polymères reste solide, gardant le médicament emprisonné à l’intérieur. Cependant, si l’inflammation liée à l’infection fait augmenter la température de la surface de la plaie à au moins 37 ºC, le polymère passe à un état plus souple, libérant une partie de l’octénidine, qui tue les bactéries, dans les tissus infectés.

Une fois l’infection traitée et la plaie refroidie, le polymère se raffermit à nouveau, retenant ce qui reste de l’antiseptique. Le pansement peut donc effectuer jusqu’à cinq déploiements distincts d’octénidine, avant que la totalité de sa charge de médicament ne soit épuisée.

Les scientifiques tentent à présent de réduire l’augmentation de température nécessaire pour activer le matériau et étudient la possibilité d’utiliser d’autres médicaments, tels que des antibiotiques réels. Un article sur cette recherche, menée par Qun Ren et Fei Pan, a récemment été publié dans la revue ACS Applied Bio Materials.

Et ce n’est pas le premier pansement que nous voyons qui distribue des médicaments en réponse à une chaleur liée à une infection. Une équipe de l’université de Tufts a travaillé sur un pansement qui utilise un véritable capteur électronique pour faire le travail.

https://www.empa.ch/web/s604/smarte-pflaster

https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acsabm.1c00099

https://www.tufts.edu/