Un éventuel vaccin contre la démence devrait faire l’objet d’essais sur des humains au cours des 18 à 24 prochains mois
Une étude récemment publiée a décrit les résultats positifs obtenus chez la souris d’un nouveau vaccin conçu pour prévenir la neurodégénérescence associée à la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs suggèrent que ce » vaccin contre la démence » est maintenant prêt pour les essais sur les humains et que, s’il est efficace, il pourrait devenir la » percée de la prochaine décennie « .
La nouvelle étude, dirigée par l’Institut de médecine moléculaire et l’Université de Californie, Irvine, décrit l’effet d’un vaccin conçu pour générer des anticorps qui à la fois préviennent et éliminent l’agrégation des protéines amyloïdes et tau dans le cerveau. On pense que l’accumulation de ces deux protéines est la principale cause pathologique de la neurodégénérescence associée à la maladie d’Alzheimer.
La recherche a révélé que le vaccin a entraîné une diminution importante de l’accumulation des protéines tau et amyloïdes dans le cerveau de souris bigeniques (non comparables) conçues pour présenter des agrégations de ces protéines toxiques. Au cours des dernières années, de nombreux traitements antérieurs de la maladie d’Alzheimer qui avaient échoué ont été axés individuellement sur la réduction des protéines amyloïdes ou tau, mais des preuves croissantes suggèrent qu’une relation synergique entre les deux protéines toxiques pourrait être à l’origine de la neurodégénérescence. D’où l’hypothèse qu’une thérapie combinée pourrait être le moyen le plus efficace de prévenir ce type de démence.
Ce nouveau traitement combine deux vaccins, appelés AV-1959R et AV-1980R, qui sont conçus pour cibler respectivement les agrégations de protéines amyloïdes et tau. Le vaccin est formulé dans un nouvel adjuvant appelé Advax, développé par une équipe de chercheurs australiens pour améliorer l’immunogénicité du vaccin.
Advax a été mis au point par Nikolai Petrovsky, un scientifique de l’Université Flinders d’Australie qui a déclaré que la nouvelle formulation offre la possibilité d’agir à la fois comme un vaccin préventif contre le développement de la neurodégénérescence et comme un traitement curatif chez les sujets souffrant déjà d’une accumulation de ces protéines toxiques.
« Dans les modèles animaux, nous pouvons l’utiliser pour prévenir le développement de la perte de mémoire en l’administrant avant que l’animal ne commence à avoir ces accumulations de protéines « , assure Nikolai Petrovsky. « Mais nous pouvons aussi montrer que même si nous le donnons après que les animaux aient des protéines, nous pouvons en fait nous débarrasser des protéines anormales. »
Après l’échec de nombreux essais cliniques très médiatisés de médicaments conçus pour réduire les agrégations de protéines amyloïdes dans le cerveau, certains scientifiques se tournent vers les mesures préventives basées sur les vaccins dans la lutte contre les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. L’hypothèse est que la prévention de l’accumulation de ces protéines toxiques pourrait être le moyen le plus efficace de traiter la démence.
Plusieurs vaccins sont actuellement en cours de développement dans ce but, en attrapant les maladies neurodégénératives à leurs premiers stades à l’âge moyen. Nikolai Petrovsky suggère que ce vaccin particulier contre la démence est en voie d’être soumis à des essais chez l’humain au cours des deux prochaines années.
« C’est une période excitante pour commencer la nouvelle décennie – espérons que ce sera la percée de la prochaine décennie si nous pouvons le faire fonctionner dans les essais sur les humains « , conclut Nikolai Petrovsky.
https://www.eurekalert.org/pub_releases/2019-12/fu-pdv122919.php
https://alzres.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13195-019-0556-2#Abs1
https://www.abc.net.au/news/2019-12-31/dementia-vaccine-to-start-human-trials/11833668
