Les échantillons de patients sont testés sur une cartouche jetable, et les résultats sont envoyés via Bluetooth à un appareil Android dans les 30 minutes.

L’un des meilleurs moyens de lutter contre les maladies infectieuses, en particulier celles qui se propagent rapidement comme la COVID-19, est d’identifier rapidement les personnes infectées afin qu’elles puissent être traitées correctement et éventuellement mises en quarantaine. Cependant, le diagnostic d’une maladie infectieuse implique généralement des processus longs et compliqués, réalisés dans un laboratoire professionnel. Cela peut prendre de nombreuses heures, voire des jours, pour recevoir un diagnostic. Le temps passé à déterminer si un agent pathogène est présent peut entraîner une propagation plus importante et sans contrainte de la maladie, ainsi qu’un retard dans le traitement des patients.

C’est pourquoi des chercheurs anglais testent un nouveau système de diagnostic mobile – un laboratoire portable sur puce intégré (lab-on-chip) dans un réseau Cloud par le biais de smartphones. Des études ont montré qu’il peut permettre une détection précoce des épidémies de maladies infectieuses, même dans les régions éloignées. Une application connexe sur le smartphone guide l’utilisateur tout au long du processus de test et de diagnostic du patient.

Pour utiliser l’appareil, un échantillon du patient est extrait dans une cartouche jetable avec des capteurs électrochimiques. La cartouche est chargée dans l’appareil portable, qui régule la température de manière à ce que l’échantillon puisse être amplifié au point de pouvoir détecter l’ADN et l’ARN – un processus qui prend environ 30 minutes. L’appareil est doté d’un microcontrôleur qui transfère les données du patient par Bluetooth à l’application du smartphone. Si le résultat est positif, un rapport de détection de la maladie avec l’emplacement et les données pertinentes est envoyé sur le Cloud et peut être affiché en ligne.

En utilisant les échantillons cliniques stockés, les chercheurs ont utilisé l’appareil pour détecter avec succès le virus de la dengue à Taïwan en 2018 et un parasite qui cause la malaria au Kenya en 2019, selon Nicholas Moser, un étudiant en doctorat à l’Institut de génie biomédical de l’Imperial College de Londres. En juillet, les chercheurs prévoient de tester le dispositif sur le terrain en l’utilisant pour dépister le paludisme chez les enfants dans les écoles du Ghana.

Figure 2 : Les résultats des tests sont géolocalisés et suivis sur un serveur dans le Cloud pour une surveillance en temps réel.

Dans le cas d’un nouvel agent pathogène, tel que le virus SRAS-CoV-2 qui cause la COVID-19, de nouvelles cartouches peuvent être mises au point en une semaine environ, une fois que la nouvelle séquence génétique est rendue publique. Les cartouches pourraient alors être déployées pour fournir des tests rapides et abordables pour détecter et surveiller l’épidémie.

« Notre appareil est bien adapté à la gestion des nouveaux pathogènes émergents », a déclaré le Dr Moser. « Il peut assurer une surveillance en temps réel. Une fois mis en place au sein d’une communauté, le suivi de l’épidémie sera activé et mis à jour en temps réel pour accélérer les études épidémiologiques et faciliter les stratégies de confinement ».

Dans le cas de nouveaux foyers ou de nouvelles pandémies, le lieu et le moment sont essentiels pour une bonne gestion clinique et pour la prévention et le contrôle des infections, a-t-il déclaré.

Si les alertes sont déclenchées rapidement dans les zones infectées, les médecins peuvent décider rapidement du traitement approprié pour chaque nouveau patient, et les organisations de santé publique peuvent gérer la propagation en examinant la progression de la maladie.

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