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5 Mai, 2022

Plus de sel ? Un chef cuisinier robotisé apprend à goûter au fur et à mesure

Plus de sel ? Un chef cuisinier robotisé apprend à goûter au fur et à mesure

Des scientifiques ont mis au point un robot doté d’un capteur capable de détecter la teneur en sel des aliments, comme une forme d’apprentissage de la cuisine.

Nous commençons à voir des robots prendre pied dans l’industrie alimentaire de manière assez intéressante, qu’il s’agisse de droïdes qui effectuent des livraisons, de systèmes qui produisent 300 pizzas par heure ou de chefs cybernétiques qui gèrent seuls les stations de friture. Des chercheurs de l’université de Cambridge se sont penchés sur les limites de ce domaine de la robotique et ont mis au point une machine capable de « tester le goût » des aliments au fur et à mesure de leur préparation, afin de s’assurer que l’équilibre des saveurs est parfait.

Le robot cuisinier mis au point par les scientifiques est en fait la suite d’un projet de 2020, dans lequel l’équipe de l’université de Cambridge a collaboré avec l’entreprise d’électroménager Beko sur un concept intéressant. L’idée n’était pas seulement de demander à une machine de préparer une pizza ou un hamburger, comme nous l’avons vu auparavant, mais de lui faire produire le meilleur repas possible en fonction des commentaires des humains.

Il est évident que les goûts de chacun sont différents, et pour tenir compte de la subjectivité inhérente à ce qui constitue un repas savoureux, les chercheurs ont mis au point un nouveau type d’algorithme d’apprentissage automatique. En donnant au robot les commentaires des participants, ils lui ont permis d’améliorer son produit au fil du temps, en affinant ses méthodes et en préparant une omelette qui, au final, « avait bon goût ».

Désireux de donner au robot ses propres capacités de dégustation, les scientifiques se sont à nouveau associés à Beko pour produire une version nouvelle et améliorée. Pour ce faire, l’équipe a cherché à imiter le processus de mastication chez l’homme, qui non seulement décompose physiquement les aliments pour faciliter leur digestion, mais inonde aussi notre bouche de salive et d’enzymes qui en modifient les saveurs.

Ce processus, qui a évolué pendant des millions d’années, permet également à la salive de transporter les composés chimiques des aliments vers les récepteurs gustatifs de la langue, qui envoient des signaux au cerveau, où l’on détermine si un aliment a bon goût ou non. Si un système robotique est capable de faire quelque chose de similaire, il pourrait ajuster sa cuisson à la volée et obtenir un meilleur plat à la fin, avec moins d’intervention humaine.

« Lorsque nous goûtons, le processus de mastication fournit également un retour d’information continu à notre cerveau », a déclaré le Dr Arsen Abdulali, coauteur de l’étude. « Les méthodes actuelles de test électronique ne prennent qu’un seul instantané d’un échantillon homogénéisé, nous avons donc voulu reproduire un processus plus réaliste de mastication et de dégustation dans un système robotisé, ce qui devrait aboutir à un produit final plus savoureux. »

La nouvelle machine de l’équipe utilise une sonde de conductance comme capteur de salinité, fixée à un bras robotisé. On a ensuite présenté au robot neuf variantes différentes d’œufs brouillés et de tomates, avec différentes quantités de tomates et de sel dans chaque plat.

Le robot a pu « goûter » le repas. Les plats ont ensuite été passés plusieurs fois au mixeur pour imiter la mastication et permettre au robot de continuer à tester le goût à différentes étapes du processus. Les différents relevés effectués par le robot lui ont permis de créer des cartes gustatives des plats sous forme de grille, en fonction du degré de salinité des différentes « bouchées ».

Les scientifiques espèrent ajouter encore d’autres fonctionnalités à leur chef robotique, en prévoyant de travailler sur de nouvelles capacités de détection qui lui permettront de goûter les aliments sucrés et gras.

« Lorsqu’un robot apprend à cuisiner, comme n’importe quel autre cuisinier, il a besoin d’indications sur la qualité de son travail », a déclaré Arsen Abdulali. « Nous voulons que les robots comprennent le concept de goût, ce qui en fera de meilleurs cuisiniers. Dans notre expérience, le robot peut « voir » la différence entre les aliments lorsqu’il les mâche, ce qui améliore sa capacité à goûter. »

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frobt.2022.886074/full

https://www.eurekalert.org/news-releases/951254