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4 Oct, 2018

Des drones qui pulvérisent de la boue visent les logements bon marché

Des drones qui pulvérisent de la boue visent les logements bon marché

En plus d’ouvrir de nouvelles perspectives sur notre environnement, nous commençons à voir comment les drones peuvent également jouer un rôle très actif dans la construction. Les ponts de corde praticables et les abris solaires à changement de forme ne sont que quelques objets fabriqués par l’homme sur lesquels se sont récemment appuyer ces robots volants. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs entreprenants espèrent les utiliser pour créer des logements abordables à base de matériaux naturels.

Le travail est dirigé par Stéphanie Chaltiel, chercheuse à l’Institut pour l’architecture avancée de Catalogne à Barcelone. Stéphanie Chaltiel a passé des années à rechercher comment automatiser des éléments de certaines méthodes de construction pour ouvrir de nouvelles possibilités, notamment grâce à l’utilisation de drones.

« Nous essayons de tester comment les drones peuvent être intégrés dans la chaîne de construction pour alléger certaines des tâches les plus laborieuses, afin de pouvoir introduire des techniques beaucoup plus durables pour des logements innovants », a-t-elle déclaré.

L’idée est d’équiper les drones munis de tuyaux de pulvérisation pour appliquer des couches de biomatériaux sur des structures légères, telles que des cadres de dômes géodésiques ou des coques en grille recouvertes de tissus tendus. Ces cadres peuvent être installés facilement et rapidement, avec un minimum d’outils et de compétences, et l’utilisation de drones élimine le besoin d’échafaudages et de machinerie lourde pour terminer le travail, ce qui constitue un réel avantage dans les zones reculées sans accès routier.

Les drones peuvent être emballés dans des valises et les pompes de pulvérisation peuvent être transportés sur des roues, explique Stéphanie Chaltiel. Lorsqu’ils arrivent sur le site, ils peuvent être chargés de cocktails de différents ingrédients naturels, tels que la boue, l’argile, les sables calcaires et les huiles, pour former un « bioshotcrète ». Différents mélanges peuvent être superposés sur la structure en couches pour offrir différents temps de séchage et différentes textures. Ils se rejoignent pour former des façades extérieures stables qui maintiennent le tout.

Stéphanie Chaltiel a récemment mis ces idées en pratique lors d’un atelier d’été annuel au Domaine de Boisbuchet en France, qui cherche à découvrir de nouvelles approches aux problèmes de conception. Là, elle et son équipe ont construit un squelette géodésique en une heure et l’ont équipé de 2000 sacs de jute remplis de foin. Un pilote professionnel a ensuite pris les commandes du drone et a tout enveloppé pour former une façade constituée de ce que l’on appelle le bioshotcrete.

Malheureusement, ce dôme s’est effondré une semaine plus tard. Stéphanie Chaltiel dit qu’il lui fallait vraiment une semaine complète de pulvérisation par drones pour obtenir assez d’épaisseur afin d’être viable en permanence. Mais les leçons apprises ont aidé l’équipe à peaufiner son approche avant un autre atelier au London Design Festival, où elle a mis en place un abri durable.

Avec des travaux supplémentaires, elle espère intégrer des capteurs dans les drones afin qu’ils puissent contrôler l’épaisseur du matériau à la volée. Finalement, elle imagine développer l’intelligence artificielle embarquée sur les drones afin que ceux-ci puissent s’entraîner à identifier les fissures dans les structures au fur et à mesure de leur apparition et les corriger rapidement.

https://www.boisbuchet.org/fr/2018workshops/future-earthen-dwellers-with-stephanie-chaltiel-shameel-muhammed-iaac/

https://www.domusweb.it/en/architecture/2018/09/28/building-with-drones.html