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2 Fév, 2022

Des détenus suisses profitent de la télédermatologie

Des détenus suisses profitent de la télédermatologie

Numérisation de la dermatologie Hôpital universitaire USB de Bâle

Lorsque les détenus doivent se rendre chez un spécialiste, cela entraîne des dépenses. Un projet pilote le montre : La télédermatologie permet de simplifier les processus, d’aider rapidement les détenus et de réduire les coûts.

Si un détenu doit se rendre chez un spécialiste, il met en place un processus organisationnel important : il est amené chez le médecin sous haute sécurité, accompagné de policiers et en transport spécial. « Une telle intervention coûte rapidement quelques centaines de francs, sans compter la consultation chez le spécialiste », explique le Dr Thomas Bart, médecin officiel en chef du département de la santé du canton de Bâle-Ville.

Environ un tiers des détenus dans les prisons suisses n’ont pas d’assurance maladie et les coûts restent à la charge des cantons ou des communes. Depuis cinq ans déjà, Thomas Bart est responsable de la santé des détenus de Bâle en tant que médecin de prison et constate : « De nombreux patients souhaiteraient consulter immédiatement un spécialiste, ce qui n’est bien sûr pas possible ». Ce n’est que lorsque le diagnostic n’est pas clair ou que les options thérapeutiques sont épuisées que les détenus sont adressés à des spécialistes. La télédermatologie est utilisée depuis peu pour les maladies de la peau ».

Diagnostic sans quitter la prison

L’équipe de médecins officiels autour du Dr Stephan Regenass a lancé un projet pilote en collaboration avec le Prof. Dr Navarini, médecin-chef en dermatologie à l’Hôpital universitaire de Bâle (USB) et le fournisseur de télédermatologie « derma2go » – depuis août 2021, la télédermatologie est testée dans la prison bâloise.

Les avantages sont évidents : le processus organisationnel et le risque d’évasion sont supprimés, les coûts sont réduits et un diagnostic et un traitement rapides sont possibles. « Les maladies de peau sont fréquentes chez les détenus, notamment les infections contagieuses comme la gale. Il est alors important de traiter rapidement afin d’éviter une propagation dans la prison », explique le professeur Navarini.

Grande satisfaction de tous les participants

La procédure de télédermatologie est très simple, explique le Dr Bart : « Lorsque nous, médecins pénitentiaires, avons un doute sur une question dermatologique, nous prenons une photo avec notre téléphone portable de service et la transmettons aux dermatologues de l’USB. En règle générale, nous avons une réponse dans les 24 heures et pouvons traiter en conséquence ». Environ 80 pour cent des diagnostics peuvent ainsi être posés et traités avec succès. La satisfaction est grande chez tous les participants. « Le projet pilote montre le potentiel de la télédermatologie et que celui-ci peut être étendu à d’autres institutions à l’avenir », explique le Dr Navarini.

« La télédermatologie ne convient pas pour la détection du cancer ».

Le dermatologue Dr Christian Greis a fondé en 2018 l’entreprise de télédermatologie derma2go à partir d’un besoin aigu : « Je recevais régulièrement des photos d’amis me demandant de jeter un coup d’œil sur la zone de peau photographiée. Les patients aussi montraient de plus en plus souvent des modifications cutanées documentées par l’appareil photo de leur téléphone portable ». Après presque trois ans de télédermatologie, il tire un premier bilan.

« Nous avons mené une vaste enquête d’avril 2020 à janvier 2021. Elle montre que la satisfaction est grande, tant du côté des patients que des médecins, et que le taux d’acceptation des cas est de 85 pour cent. La télédermatologie est majoritairement utilisée par des patients âgés de 25 à 45 ans, qui travaillent et sont numérisés. Le facteur temps joue ici un rôle central. »

Et pas seulement pour le patient.

Pour le médecin aussi, la consultation télédermatologique représente un gain de temps massif : il dispose déjà de nombreuses informations à l’avance et doit consacrer moins de temps à une anamnèse structurée. En moyenne, il nous faut environ 5 à 7 minutes pour une consultation en ligne. De plus, le médecin est indépendant géographiquement et peut par exemple traiter les demandes en déplacement. En ces temps de pénurie de spécialistes, la télédermatologie peut remplir une importante fonction de triage.

Le risque d’erreur de diagnostic est grand et peut avoir des conséquences fatales. Les grains de beauté suspects doivent donc toujours être examinés par un médecin à l’aide d’un dermatoscope. La télédermatologie est particulièrement adaptée au diagnostic des maladies inflammatoires chroniques de la peau comme le psoriasis, l’eczéma ou encore l’acné.

Jusqu’à présent, les utilisateurs paient eux-mêmes les 75 francs pour la consultation, bien que les caisses d’assurance maladie devraient avoir un intérêt à soutenir la télédermatologie.

Les premières caisses maladie ont déjà intégré la télédermatologie dans leur portefeuille, notamment par le biais des assurances complémentaires. Outre les assurances maladie, il appartient également au législateur de créer les possibilités de facturation correspondantes.

Les données de santé collectées et enregistrées sont les mêmes que lors d’une consultation personnelle, elles sont transmises sous forme cryptée et déposées sur des serveurs sécurisés. Le médecin n’y a accès que via une authentification à deux facteurs, comme pour les opérations bancaires en ligne.

Actuellement, chaque patient est évalué par un dermatologue. Mais dans quelques années, l’IA soutiendra la télémédecine, par exemple en présélectionnant les pathologies et en permettant au médecin de poser un diagnostic et de proposer un traitement plus rapidement.

Résultat : des constellations « hybrides » vont s’imposer. L’hôpital universitaire de Zurich, l’hôpital universitaire de Bâle et d’autres cliniques ont déjà aujourd’hui une consultation de télédermatologie dans laquelle nous voyons les patients tous les jours et les convoquons personnellement si nécessaire.

https://www.medinside.ch/de/post/basels-gefaengnisinsassen-profitieren-von-teledermatologie

en allemand

https://www.derma2go.com/de/derma2go_de