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15 Juin, 2020

Des chercheurs montrent comment les vibrations d’une ampoule peuvent permettre aux espions d’écouter

Des chercheurs montrent comment les vibrations d’une ampoule peuvent permettre aux espions d’écouter

Le dispositif de recherche, avec un télescope pointé sur une ampoule

Des chercheurs de l’université Ben Gurion et de l’Institut Weizmann des sciences en Israël ont développé une nouvelle façon de comprendre ce qui se dit dans une pièce sans entendre le son : en surveillant les vibrations d’une ampoule électrique.

Cette méthode, appelée « Lamphone », peut fonctionner sur une distance de 25 mètres. Contrairement à de nombreuses autres techniques d’écoute similaires, celle-ci ne nécessite aucun accès à la pièce surveillée, peut être utilisée en temps réel et est passive (aucune interaction directe avec l’objet servant de « microphone » – dans ce cas l’ampoule – n’est donc nécessaire).

Le système utilise également un kit relativement facile à approvisionner. L’équipe derrière le Lamphone explique que le système comprend un capteur électro-optique et un télescope, associés à un ordinateur portable et à un logiciel spécial de traitement audio.

Grâce à un algorithme sur mesure et à quatre étapes de traitement distinctes, la parole et le chant peuvent être décodés à partir des vibrations de l’ampoule électrique contrôlée. La fidélité audio n’est pas parfaite, mais elle est suffisante pour déterminer ce qui est dit ou la chanson qui est chantée.

Toute cette installation est possible car les ondes sonores de la parole provoquent de très petites vibrations dans le reste de la pièce, y compris celles qui affectent l’ampoule au plafond. La moindre secousse peut révéler ce qui est dit dans la pièce.

Les ondes sonores de la parole provoquent de très petites vibrations dans l’ampoule

« L’ampoule suspendue agit comme un diaphragme qui vibre lorsque les ondes sonores frappent l’ampoule », explique l’équipe de recherche dans une vidéo d’accompagnement. « De plus, lorsque l’ampoule est allumée, elle agit comme un transducteur, convertissant la pression de l’air du son en petites variations de lumière ».

Avant de commencer à occulter les fenêtres, il faut tenir compte de certaines limites. Le son parlé et chanté était diffusé par des haut-parleurs à un volume plus élevé que la normale pour une conversation humaine, et pour l’instant la technique ne fonctionne que sur des ampoules suspendues (pas celles fixées au plafond ou à l’intérieur d’une lampe).

Les chercheurs eux-mêmes suggèrent quelques moyens de se prémunir contre ce type d’écoute, par exemple en utilisant des ampoules à faible consommation d’énergie ou des ampoules plus lourdes, qui réduiraient toutes deux la force des vibrations. Ils soulignent que leur intention est de sensibiliser à ce type d’attaques, plutôt que de permettre à quiconque de les réaliser.

« Comme orientation future de la recherche, nous suggérons d’analyser si le son peut être récupéré via d’autres sources lumineuses », écrivent les chercheurs dans leur article. « Un exemple intéressant est d’examiner s’il est possible de récupérer le son des fleurs décoratives à LED au lieu d’une ampoule ».

Ce n’est que la première tentative d’attaque de ce genre, il est donc probable que le Lamphone et les appareils de ce type vont s’améliorer avec le temps, ce qui vous donnera une raison supplémentaire de garder vos rideaux tirés. Il y a un jeu intéressant de chat et de souris qui se déroule dans le domaine de la surveillance, car les chercheurs développent à la fois plus de moyens d’écouter et plus de moyens de l’arrêter.

https://www.nassiben.com/lamphone