André Borschberg lève des fonds pour électriser les avions
André Borschberg lève des fonds pour électriser les avions
A Sion, la start-up H55 convainc le capital-risqueur NanoDimension d’effectuer son premier investissement en Suisse pour sa technologie d’électrification des avions.
Patron de H55, André Borschberg a démontré la viabilité de la motorisatiuon électrique pour l’aviation avec plus de 50 heures de vol pour l’aEro1 destiné à l’acrobatie. (Crédits: DR)
Co-pilote de Solar Impulse avec Bertrand Piccard, André Borschberg est désormais entrepreneur avec la start-up Hangar 55 (H55), basée à Sion. «Avec Solar Impulse, le message était celui de l’énergie perpétuelle, la capacité de faire un tour du monde en avion avec seulement de l’énergie solaire renouvelable. H55, qui hérite du savoir-faire acquis avec Solar Impulse, va se concentrer sur l’électrification des avions, quelle que soit l’origine de l’électricité», précise André Borschberg, qui a cofondé l’entreprise avec Sébastien Demont et Gregory Blatt.
H55 hérite des savoir-faire comme la certification pour voler au-dessus de villes de Solar Impulse. (Crédits: DR)
L’ancien pilote de chasse et ingénieur, est convaincu que ce changement de paradigme est aujourd’hui possible. Pas parce que les batteries seraient sur le point de connaitre des progrès radicaux permettant de remplacer totalement le kérosène mais parce qu’outre son avantage évident en terme de réduction des émissions de CO2, la motorisation électrique permet de repenser radicalement le design des avions. Et au-delà la mobilité aérienne.
Repenser le design des avions
Le problème est le suivant : le contenu énergétique d’un kilo de pétrole est 30 fois celui de l’équivalent en batterie. Toutefois, le moteur électrique est beaucoup plus efficient. Il transforme 97% de l’énergie en mouvement alors qu’un moteur thermique dissipe les deux-tiers de son énergie essentiellement sous forme de chaleur. Cet avantage ne suffit pas toutefois. Même avec cette perte, la puissance énergétique d’un moteur thermique reste 10 fois supérieure par kilo de source d’énergie embarquée que celle d’un moteur électrique.
13 ans d’expérience dans la construction des deux Solar Impulse ont toutefois appris à André Borschberg que cette quadrature du cercle peut être résolue. A condition de penser « out of the box ». Sur ses 170 millions de budgets (hors compétences mis à disposition par les sponsors), Solar Impulse en avait consacré 120 à la R&D dont 10% à 15% à améliorer la propulsion électrique en particulier en optimisant la gestion du courant. Grâce à ces travaux, André Borschberg a réalisé les autres atouts de la motorisation électrique.
Auteur: Fabrice Delaye http://www.bilan.ch/fabrice-delaye/le-fablab
http://www.bilan.ch/techno/andre-borschberg-leve-fonds-electriser-avions