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20 Mai, 2022

Airres Mask veut rendre le Metaverse un peu trop réaliste

Airres Mask veut rendre le Metaverse un peu trop réaliste

Nous vivons la réalité virtuelle par procuration, grâce à des lunettes et des manettes, mais un nouveau masque pourrait nous faire vivre une expérience potentiellement éprouvante dans le Metaverse.

La réalité virtuelle et la réalité augmentée sont censées nous permettre d’aller facilement dans des endroits que nous ne pourrions pas atteindre physiquement autrement ou de vivre des expériences qui seraient impossibles en vertu des lois de la physique. Pouvoir marcher sur la surface de Mars sans se soucier de sa respiration est l’une des nombreuses expériences que le Metaverse promet d’offrir, tôt ou tard. Cependant, certaines personnes critiquent ces expériences comme étant clairement fausses et incroyables, car on ne peut que voir, mais pas sentir ou ressentir la réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, une équipe de chercheurs tente au moins de reproduire la façon dont on respire dans les mondes virtuels, mais cela pourrait donner une impression trop réelle au point que nos cerveaux et nos corps ne seront plus capables de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas.

Le matériel de réalité virtuelle commence naturellement par les yeux et les oreilles, car ce sont les sens les plus faciles et les plus importants à tromper pour créer une suspension de croyance. Toutefois, aussi convaincante que soit cette illusion, elle s’effondre lorsque l’on commence à essayer de se déplacer et d’interagir avec le monde virtuel, ce qui se produit dans le monde réel par le biais de contrôleurs, tout en restant complètement immobile. Une grande partie de la R&D sur les technologies qui alimenteront ce qu’on appelle le « Metaverse » porte sur une navigation et une interaction plus crédibles, comme l’utilisation de gants et de machines à marcher. Très peu s’intéressent à la crédibilité de l’odorat ou, à tout le moins, à l’acte de respirer.

Des chercheurs de l’université des sciences appliquées de Salzbourg, en Autriche, se penchent sur cet aspect de l’expérience virtuelle en créant un masque conçu pour restreindre le flux d’air afin de contrôler la résistance respiratoire et, par conséquent, la capacité respiratoire du porteur. Le prototype ressemble à un masque à gaz dystopique blanchi à la chaux et laisse presque deviner l’application plutôt sérieuse et presque critique de l’engin. Le produit final serait plus raffiné, à supposer qu’une telle invention soit commercialisée.

L’idée est presque simple lorsqu’on en entend parler pour la première fois. Il s’agit de rendre l’expérience virtuelle plus crédible en faisant croire à votre corps qu’il s’agit de situations réelles. Traverser une maison en feu n’a peut-être pas la même odeur que dans la réalité, mais le masque peut réguler et restreindre le flux d’air de manière à ce que vous éprouviez les mêmes difficultés à respirer que si vous étiez dans un incendie réel. Le masque peut activer la réaction naturelle de lutte ou de fuite du cerveau, ce qui rapproche l’expérience de la réalité sans mettre en danger la personne qui le porte. Il faut espérer que le porteur est physiquement apte à subir ce type de stress.

À l’inverse, la respiration de la personne pourrait aussi être utilisée comme un moyen supplémentaire de contrôler son avatar virtuel, de sorte que son homologue numérique ait l’air aussi épuisé que dans le monde réel. Cela peut également ouvrir les portes à des activités et des jeux qui nécessiteraient normalement de souffler de l’air, comme souffler des bougies ou gonfler des ballons. Le masque peut également être utilisé comme dispositif de contrôle et de surveillance pour les simulations de formation des pompiers et du personnel d’urgence.

Les personnes qui critiquent la réalité virtuelle pour son caractère manifestement factice pourraient également reprocher à ce type d’invention d’aller trop loin et de rendre l’expérience trop réaliste. D’une certaine manière, le réalisme pourrait en fait enlever une partie de l’attrait du Metaverse, en particulier la possibilité de découvrir des lieux, des mondes et des choses différents sans avoir à craindre l’hyperventilation. Bien sûr, il y aura des expériences qui seront parfaites pour de tels dispositifs de contrôle de la respiration, comme les jeux d’horreur ou les activités physiques, mais la plupart des gens essaieront probablement de se passer de cet équipement supplémentaire. Par ailleurs, un tel masque peut être plus utile pour des applications médicales, en aidant le personnel médical à diagnostiquer le bien-être d’un patient grâce à une respiration contrôlée et régulée.

Concepteurs : Markus Tatzgern, Michael Domhardt, Martin Wolf, Michael Cenger, Gerlinde Emsenhuber, Radomir Dinic, Nathalie Gerner, Arnulf Hartl.

https://www.yankodesign.com/2022/05/19/airres-mask-wants-to-make-the-metaverse-a-bit-too-realistic/

https://dl.acm.org/doi/fullHtml/10.1145/3491102.3502090